L’oligarchie financière sarkozyste
Posté par communistefeigniesunblogfr le 4 mai 2012
PRÉSIDENTIELLE
L’oligarchie sarkozyste bientôt orpheline ?
par Ivan du Roy 3 mai 2012
Pour le président candidat, ils incarnent le mérite, l’effort
et la réussite patrimoniale. « Ils », ce sont ses proches amis
du monde des affaires, son réseau d’investisseurs, de PDG
et de grandes fortunes : Les Bernard Arnault, Vincent Bolloré,
Martin Bouygues, Jean-Luc Lagardère et consorts.
Cette « France du travail » qui
« n’a pas à s’excuser pour son patrimoine », selon les mots du Président.
Retour sur une oligarchie financière placée au cœur du quinquennat qui s’achève.
« La France du travail n’a pas à s’excuser pour son patrimoine, pas à s’excuser pour ses efforts, pas à s’excuser pour son mérite.
Ce qu’elle possède, elle l’a gagné », lance le candidat-président le 1er mai, lors du rassemblement de l’UMP place du Trocadéro
à Paris. Nicolas Sarkozy semble avoir bien vite oublié d’où viennent les amitiés qu’il a liées avec le monde des affaires. Parmi les
quatre grandes fortunes les plus proches du Président, et présentes à la soirée du Fouquet’s du 6 mai 2007, tous ont hérité de
groupes industriels ou d’entreprises fondés par leur géniteur. Les empires Bouygues – dans le BTP, la téléphonie mobile, sans
oublier TF1 – et Lagardère – Groupe Lagardère et Hachette, participation dans EADS – étaient déjà bien en place lorsque Martin
et Jean-Luc en ont pris la tête.
Le premier, Martin Bouygues, est le parrain de l’un des fils du Président
et a été témoin de son mariage avec Cécilia Attias.
Le second, Jean-Luc Lagardère, considère Nicolas Sarkozy comme
un « frère ».
Bernard Arnault, désormais 1re fortune française, a également été témoin
de mariage, et Vincent Bolloré, 10e fortune française, avait prêté son yacht
à la nouvelle famille présidentielle.
Si Bernard Arnault et Vincent Bolloré ont su réorienter et développer
les affaires familiales, c’est en partie grâce à Antoine Bernheim, ancien
associé-gérant de la banque Lazard, qui les a appuyés financièrement.
Des parrains si méritants
Antoine Bernheim, véritable « tuteur » de Nicolas Sarkozy dans le monde
des affaires. Il a soutenu le futur chef de l’UMP pendant sa traversée du
désert, après l’élimination d’Édouard Balladur au 1er tour de l’élection
présidentielle de 1995. « Au fil des dîners et des réceptions plus ou moins
mondaines, les amis de Bernheim deviennent aussi ceux de Nicolas Sarkozy »,
raconte le journaliste Frédéric Charpier [1]. Antoine Bernheim était, en 2011,
l’un des administrateurs français les mieux rémunérés
– près de 700 000 euros par an [2] – grâce à ses six mandats au sein du groupe
Bolloré, de Ciment français, du fonds d’investissement Eurazeo
(qui détient 25 % des parts d’Ipsos), d’Havas et de LVMH (Bernard Arnault).
Cela ouvre bien des portes.
Le second « parrain » de celui qui devient Président en 2007 est le milliardaire
canadien Paul Desmarais. Il possède 44 % des actions de Power Corporation,
une société financière nord-américaine qui détient d’importantes participations
dans plusieurs grandes entreprises européennes et françaises.
« En 1995, il accueille le futur Président dans sa propriété québécoise de
75 kilomètres carrés, où il le réconforte en trouvant les mots justes, que rapporte
Sarkozy le jour où il le décore : « Il faut que tu t’accroches, tu vas y arriver, il faut
que nous bâtissions une stratégie pour toi. » », rapporte Frédéric Charpier.
Les efforts de la dérégulation
Paul Desmarais et un autre ami milliardaire du candidat-président, le Belge
Albert Frère, ont directement bénéficié de la privatisation de GDF,
supervisé par un certain Nicolas Sarkozy, alors ministre des Finances.
L’homme le plus riche de Belgique était lui aussi présent à la soirée
du Fouquet’s, le 6 mai 2007. Il est propriétaire, aux côtés de Power
Corporation (et donc de Paul Desmarais), du Groupe Bruxelles Lambert, qui lui-même possède des actifs au sein de
quelques poids lourds de l’industrie hexagonale :
GDF-Suez, Imerys (« leader mondial des spécialités minérales pour l’industrie »), Lafargue (BTP), Pernod-Ricard, Total et
Veolia Environnement. Antoine Bernheim et Paul Desmarais ont été faits grands-croix de la Légion d’honneur en 2007 et 2008.
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