1er mai : »Stupeur, colère – il ose faire ça ! »

Posté par communistefeigniesunblogfr le 30 avril 2012

 

1er-Mai, alerte à l’imposture !

 

1er mai  :Par Annie Ernaux

Stupeur, colère – il ose faire ça ! -, ma première réaction à la proclamation

de Nicolas Sarkozy de fêter «  le vrai travail » le 1er mai sur la place de la

Concorde. Puis la sensation d’une blessure. Celle infligée à la mémoire

des luttes de plus d’un siècle, partout dans le monde, pour l’obtention de

droits sociaux, d’un temps de travail défini et limité, huit heures par jour,

quarante-huit heures par semaine, contre un patronat sûr de la légitimité

de sa domination, qui ne voulait aucune règle. Des luttes qui, répétées,

tenaces, aboutiront en France au Front populaire, changeant la vie de la majorité des gens. Mais aussi des luttes dans lesquelles

des ouvriers ont été blessés, sont morts :

le 1er mai 1891, à Fourmies, dans le Nord, un homme, quatre garçons et quatre filles entre 14 et 20 ans ;

le 1er mai 1906 – l’année de naissance de ma mère qui travaillera dans une usine dès l’âge de 12 ans -, deux morts à Paris.

Même si sa signification s’est affadie, même s’il est surtout accueilli comme la chance d’un jour férié, si les défilés et

rassemblements sont plus ou moins nombreux, le 1er-Mai est un « lieu de mémoire « , tel que l’a défini l’historien Pierre Nora,

c’est-à-dire de fête, d’emblème, de monument, etc., où s’incarne la mémoire nationale. Autant qu’un symbole de la lutte

internationale des travailleurs, il est un lieu de la mémoire sociale des Français et il n’est, je crois, personne qui ne le ressente

comme associé à l’idéal républicain de liberté, d’égalité, de fraternité. A preuve, le 1er mai 2002, qui a vu un million et demi de

citoyens descendre dans les rues pour manifester leur attachement à ces valeurs.

Le propre de ce gouvernement a été d’oser tout. De nous surprendre en osant tout. D’avoir toujours un temps d’avance sur ce

qu’on pouvait imaginer. En ces derniers jours de son mandat présidentiel, Nicolas Sarkozy aux abois s’empare sans vergogne

de la fête du 1er-Mai, la confisque à son profit pour faire coup double : occuper le terrain dans tous les sens du terme à la place

des syndicats et de la gauche, passer sur ces corps intermédiaires dont il souhaite la suppression, qu’il méprise ouvertement -

« quand il y a une grève en France, personne ne s’en aperçoit », s’est-il vanté naguère – faire l’événement du jour et se rallier les

électeurs de Marine Le Pen, voire d’autres, que ce slogan du «  vrai travail » séduirait, comme il y a cinq ans celui de

« remettre la France au travail ».

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Source : PCF Grésivaudan  30 avril 2012

 

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