Ce que les patrons attendent du prochain président de la République
Posté par communistefeigniesunblogfr le 24 avril 2012
Patronat
Feuille de route pour le futur élu
Dans un manifeste de l’Institut de l’entreprise, 25 patrons
expriment leurs attentes pour le prochain mandat présidentiel :
baisse drastique des dépenses publiques et sociales,
privatisation généralisée des services publics…
Ils ont attendu l’avant-veille du premier tour pour publier leur affaire. Peur de se
soumettre à la confrontation démocratique avant le choix des électeurs ?
L’hypothèse paraît crédible à la lecture du « manifeste »
que 25 « grands » patrons ont rendu public vendredi, sous l’égide de l’Institut de l’entreprise, laboratoire d’idées libérales,
présidé par Xavier Huillard, le PDG de Vinci. On y trouve, en douze points, le programme qu’ils aimeraient voir appliquer par
le prochain président de la République. Il s’agit de « faire le pari de l’entreprise », résume Xavier Huillard, en posant ainsi
l’enjeu : « Assumer collectivement l’adaptation de nos structures économiques et sociales pour reconstruire notre position. »
Il n’y a pas de « fatalité » au « déclin », expose l’institut. Encore faut-il faire face à ce qu’il appelle
« l’urgence financière absolue » : la réduction de la dette et du déficit public. C’est l’objet d’un premier paquet
de propositions tendant à « concentrer l’État sur ses missions prioritaires ». « Nous devons réduire sans
faiblesse les dépenses de l’État, mais aussi de la protection sociale et des collectivités locales »,
réclament les PDG. Et de prôner à cet effet le « gel » des « mesures générales d’augmentation des salaires dans
la fonction publique », pour une « économie » de 9 milliards d’euros, ainsi que l’indexation des pensions de retraite
et de toutes les prestations sociales « sur l’inflation diminuée d’un point » (soit une autre « économie » de
11 milliards d’euros, et… une baisse d’autant du pouvoir d’achat des retraités et des assurés sociaux). L’institut patronal veut
également dynamiter la puissance publique en « rendant possible la délégation à des entreprises privées pour
toutes les missions de service public non régaliennes », notamment en multipliant les partenariats public-privé.
Du futur chef de l’État, ces PDG attendent aussi, au nom de la « compétitivité à reconstruire », et dans le droit fil de ce qu’a fait
le président sortant, un allégement du « coût du travail » en « transférant une partie des cotisations sociales
vers la fiscalité pesant sur les ménages (TVA, CSG, fiscalité écologique) ». Ainsi que, pour « stabiliser
l’environnement juridique » des entreprises, un « moratoire de cinq ans sur les règles sociales et fiscales ».
En somme, que le gouvernement abandonne toute velléité d’action pour, par exemple, corriger les inégalités, favoriser la justice,
le progrès social… Et qu’il laisse aux patrons toute latitude d’imposer leurs propres règles : pour cela, l’institut préconise de
« rendre obligatoire une négociation annuelle sur la politique de flexibilité des entreprises »,
« d’assouplir les conditions d’exécution du contrat de travail en cas de crise par la conclusion d’accords
d’entreprise ou de branche », ou encore d’inscrire dans la Constitution « l’autonomie de la négociation
des partenaires sociaux ».
Ils l’ont signé
Parmi les signataires du «manifeste», on trouve, notamment, les patrons de Vallourec, Philippe Croujzet, de Valeo, Pascal Colombani,
d’Eurotunnel, Jacques Gounon, la présidente de Manpower, Françoise Gri, ses homologues des Galeries Lafayette, Philippe Houzé,
de Scor, Denis Kessler, de Sanofi, Chris Viehbacher, de GDF Suez, Gérard Mestrallet, ainsi que l’ancien directeur général de la Caisse
des dépôts et consignations, Augustin de Romanet.
Source :
23 avril 2012 par Yves Housson
Ce qu’ils veulent c’est tout simplement être les patrons rois avec des politiques à leurs bottes comme au 19 et début du 20 ième siècle par exemple.