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Philippe Caubère : « Et moi, je vote selon mon cœur, ma croyance et ma foi, pour Mélenchon. »

Posté par communistefeigniesunblogfr le 4 avril 2012

 

Philippe Caubère : « C’est la Bastille qui m’a réveillé »

 

Philippe Caubère : « À la Bastille, j’ai eu la révélation.

Je me suis dit : mais oui, bien sûr, évidemment,

c’est ça la politique !

La politique, c’est l’Assemblée nationale,

et puis c’est la rue »

 

Pour le comédien, le peuple qui s’est rassemblé le 18 mars dernier sur la célèbre place parisienne,

et dont il était, c’est le sien. Et c’est le sens qu’il donne à son vote en faveur de Jean-Luc Mélenchon

et du Front de gauche. 

Vous avez décidé de voter Jean-Luc Mélenchon. Pourquoi  ?

Philippe Caubère. J’étais, le 18 mars, dans la marche de Nation à Bastille. Et là, j’ai eu la révélation. Je me suis dit  : mais oui,

bien sûr, évidemment, c’est ça la politique ! La politique, c’est l’Assemblée nationale, et puis c’est la rue, surtout en France. Parler

d’insurrection citoyenne, comme le fait Mélenchon, c’est juste. Il se trouve que, le même jour, j’étais au Cirque d’hiver à la rencontre

des intellectuels avec François Hollande. J’avais accepté d’y accompagner Jean-Michel Ribes par solidarité avec celui qui avait

subi à Nancy une agression d’intégristes. Là-bas, j’entendais dire que le discours de Mélenchon était incantatoire. Mais non ! Si

l’utopie c’est dire aux riches : partagez ou dégagez, il est bien plus utopique de faire croire qu’on va empêcher ces mêmes riches

de s’octroyer des sommes dont on a du mal à prononcer le chiffre. Jean-Luc Mélenchon rappelle que la politique c’est aussi la lutte

des classes. Se retrouver avec le peuple, avec les ouvriers, les profs, les jeunes, au milieu des drapeaux rouges, avec la volonté

que les choses changent, cela peut paraître simple, et même simpliste aux yeux de certains, mais c’est bien plus complexe, plus

subtil et plus nécessaire qu’ils ne le croient. À la Bastille, il y a eu un courant d’air, je me suis réveillé et je me suis dit  : ils ont raison.

À quel moment vous êtes-vous décidé ?

Philippe Caubère. Je pensais déjà à voter Mélenchon. Mais appeler les autres à le faire aussi, c’est autre chose. Ce matin encore,

j’hésitais à accepter cet entretien. J’ai gardé un mauvais souvenir de l’élection de 2002. J’avais appelé, sur une page entière

du journal le Monde, à voter Olivier Besancenot, et on s’est retrouvés avec Le Pen au second tour. J’ai culpabilisé, moins d’ailleurs

qu’on ne m’a fait culpabiliser dans mon entourage. En fait, depuis plusieurs élections, on en est encore là, à se dire : il faut voter

contre Le Pen sans se poser de questions. C’est devenu effrayant, c’est comme si les Le Pen avaient pris la démocratie en otage,

qu’on nous avait mis un pistolet sur la tempe, et qu’on ne pouvait plus avoir d’opinion politique, qu’on ne pouvait plus penser.

Et si finalement voter Mélenchon était la meilleure manière de voter contre Le Pen ? J’observe que, depuis le début de la campagne,

il est le seul à «taper» sur Le Pen, et que cela a déjà fait bouger l’opinion. Si Mélenchon battait Le Pen, ce serait une très bonne

nouvelle pour la démocratie française. Il faut en finir avec ce chantage, il faut voter avec son cœur, avec sa croyance, avec sa foi.

Et moi, actuellement, même si j’ai de la sympathie pour François Hollande, je vote selon mon cœur, ma croyance et ma foi,

pour Mélenchon.

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humanite entretien dans POLITIQUE le 3 Avril 2012


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