Suicide à la Poste : L’entreprise mise en cause
Posté par communistefeigniesunblogfr le 14 mars 2012
Suicide à la Poste : des documents accablants
Le cadre de la Poste qui s’est suicidé dimanche dans le Finistère avait préparé
son geste, laissant une série d’écrits bouleversants dans lesquels il accusait
l’entreprise d’être à l’origine de sa « perte de repères » et faisait part
de ses dernières volontés.
Dans ces documents, transmis par le syndicat SUD à l’AFP, le cadre quadragénaire, marié et père de deux enfants, explique
notamment qu’il « considère la hiérarchie de la Poste (à tous niveaux) à l’origine de (s)a perte de repères ».
« Depuis plus de trois ans, j’ai l’impression d’un acharnement, d’une volonté hiérarchique de m’acculer. Laissez-moi partir, c’est
mon choix », explique-t-il dans une note baptisée « Mes demandes », dans laquelle il dit refuser toute réanimation, être prêt à
donner ses organes et réclame une inhumation « dans l’intimité familiale » sans « aucun représentant de la hiérarchie de
l’entreprise, ni aucun message de cette même hiérarchie ».
Dans une autre note baptisée « Annexe », il demande si une pension pour sa famille est « envisageable », « en obtenant que
(s)on geste désespéré soit requalifié en accident de travail ».
Parmi les documents, figure également un courriel adressé au PDG de la Poste Jean-Paul Bailly et daté du 11 mars, soit le jour
de sa mort mais non envoyé. Dans ce mail, dont l’objet est « SOS », le cadre se dit « dos au mur » et considère que sa « carrière
à la Poste est terminée », disant redouter, « dans le meilleur des cas », une mise au placard. « Cela fait deux fois en moins de six
mois que je prépare mon suicide », écrit-il.
Patrice Campion, délégué SUD dans le Finistère, a expliqué à l’AFP que dans le courriel adressé le jour de sa mort aux
organisations syndicales, il indiquait avoir « laissé d’autres documents chez lui » pour la CGC, la CFDT, SUD et la CGT. Il a
expliqué avoir récupéré ces documents mardi.
Pour Régis Blanchot (SUD), ces documents, dans lesquels le cadre « explique comment la Poste l’a détruit » prouvent le lien
entre le drame et le travail. Une réunion du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) devait se tenir
localement mercredi. Selon M. Campion, les syndicats vont notamment demander que le suicide de ce cadre soit reconnu
comme un accident du travail.¹
Hervé Tellier, responsable CGT, premier syndicat du groupe devant SUD, a réaffirmé mercredi que le syndicat réclamait
« l’arrêt des réorganisations, un bilan de leurs effets sur la santé des agents et l’ouverture d’un chantier de négociations pour
remettre l’humain au coeur de l’entreprise ».
Lire à ce sujet
¹ ladepeche.fr/Tregunc Le suicide à la Poste déclaré « accident de service »
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