Chômeurs arrêtés au Fouquet’s : « attaque contre les libertés syndicales »
Pour protester contre la proposition de Nicolas Sarkozy d’organiser
un référendum anti-chômeurs, les organisations de chômeurs
ont envahi symboliquement le Fouquet’s.
Lors de cette manifestation pacifique, 70 militants ont été arrêtés
et accusés de « vols de petites cuillères » (sic) pour lesquels
ils risquent d’être poursuivis.
Aux cotés de leurs organisations (APEIS, AC et MNCP), je dénonce
cette atteinte au droit à manifester ainsi qu’une nouvelle attaque
contre les libertés syndicales.
Je veux dire mon adhésion totale à leur combat contre ce référendum scandaleux et démagogique.
Les manifestants doivent être libérés immédiatement du commissariat du 18eme arrondissement où ils sont
actuellement retenus.
Par Pierre Laurent, le 07 mars 2012
- 70 manifestants arrêtés au Fouquet’s :
un coup de force insoutenable contre la démocratie
Communiqué de presse de Ian Brossat, Président du Groupe Communiste et élus du Parti de Gauche
au Conseil de Paris, et Gérald Briant, élus du 18ème Arrondissement, le 7 mars 2012
A l’occasion d’une occupation symbolique du Fouquet’s par des militants de plusieurs organisations de lutte
contre le chômage et la précarité, la police a procédé à une répression impitoyable en plaçant 70 manifestants
en garde à vue dans le 18ème arrondissement, accusés de « vol de petites cuillères ».
Cet acharnement policier contre les chômeurs et précaires est inadmissible. Il illustre une nouvelle fois
la politique menée par le Président de la République et son gouvernement :
le Fouquet’s est réservé aux dîners mondains post-électoraux, mais interdit d’entrée aux chômeurs et aux
précaires qui subissent de plein fouet la casse de l’emploi et des services publics.
Les élus Communistes de Paris s’insurgent contre cette répression indigne d’une démocratie, qui sanctionne
une fois de plus les citoyens les plus fragilisés.
Nous avons écrit ce jour au Préfet de Police de Paris pour exiger la libération immédiate de tous les manifestants,
et le respect absolu du droit de manifestation.
Place au Peuple 7 mars 2012
- Il ne fait pas bon s’attaquer aux symboles de la richesse et du pouvoir !
Au bout d’une demi-heure d’occupation pacifique, après avoir pris la parole, les militants des associations de
chômeurs et syndicalistes présents ont décidé eux-mêmes de sortir du Fouquet’s. Dehors, un nombre
impressionnant de policiers les attendait. Les forces de l’ordre les ont aussitôt encerclés. Puis ils ont arrêté
Abdel, un militant de l’APEIS, accusé de vol avec violence alors qu’il n’avait rien fait. Pour finir, ils ont embarqué
une partie des manifestants en arguant de vol de couverts — si si, de vol de couverts, risible si ce n’était pas
aussi grave !
Souvenir d’une sombre époque, les femmes et les hommes ainsi arrêtés ont été séparés. Un car a embarqué
une vingtaine de manifestantes au commissariat du 11e arrondissement où elles ont été relâchées, une heure
plus tard, après à une mascarade de contrôle d’identité collectif. Une quarantaine de manifestants de sexe
masculin ont, eux, été emmenés au commissariat du 18e arrondissement : mais à cette heure 14h30, ils sont
toujours en garde à vue.
Démonstration est faite que sur les terres de Nicolas Sarkozy, les chômeurs et les précaires sont des délinquants,
sinon des voleurs, et des citoyens de seconde zone qui n’ont pas le droit de s’exprimer.
Nous exigeons la libération immédiate d’Abdel et de tous les manifestants qui n’ont rien fait d’autre que
d’exprimer pacifiquement leur ras-le-bol et leurs revendications.
DERNIÈRE MINUTE : A 16h, ils sont toujours retenus. Les vérifications d’identité bidon s’enchaînent (on leur a demandé au moins
trois fois de présenter leurs papiers).
Selon une source policière reprise par l’AFP, deux employés du restaurant auraient été blessés au moment où la police refoulait
les manifestants : c’est totalement faux, assure le MNCP. Hormis l’assaut des CRS, aucun des participants à cette action pacifique
n’a agressé ni blessé quiconque, et personne n’a dérobé quoi que ce soit au Fouquet’s.
Source :
actuchomage.org/des-chomeurs-et-des-precaires-sinvitent-au-fouquets-pour-faire-entendre-leur-voix
7 mars 2012