Gérard Aschieri « Le prof bon à tout faire n’a pas de sens »
Posté par communistefeigniesunblogfr le 4 mars 2012
Éducation
Gérard Aschieri « Le prof bon à tout faire n’a pas de sens »
Gérard Aschieri, responsable du collectif éducation
au conseil de campagne du Front de gauche, dénonce
une mesure de diversion pour éviter la question
du nombre de personnels.
Comment réagissez-vous à la proposition sarkozyste d’allongement du temps de présence
des enseignants au sein des établissements scolaires ?
Gérard Aschieri. Il s’agit d’une mesure de diversion pour éviter d’affronter la question du nombre de personnels
suffisant pour encadrer les élèves. Cet encadrement est le fait d’équipes pluriprofessionnelles, faites de
conseillers principaux d’éducation, de conseillers d’orientation psychologues, d’infirmières, de surveillants, etc.
Ce que nous propose Nicolas Sarkozy n’est rien d’autre que d’alourdir la charge de travail des enseignants, pour
les rendre encore plus polyvalents au détriment de leur métier. Le prof bon à tout faire est un non-sens.
Cela revient à pointer du doigt les enseignants en laissant entendre à l’opinion qu’ils seraient des bons à rien,
des paresseux, alors que la réalité est tout autre : les enseignants travaillent beaucoup, près de quarante heures
par semaine dans le second degré, et ce n’est pas en chargeant encore la barque qu’on va résoudre
les problèmes à l’école. Cela serait possible si on leur donnait le temps et les moyens de mieux exercer leur métier,
de se former, de travailler en équipe, de se concerter, etc. Cela rejoint la proposition du Front de gauche pour
« l’école de l’égalité », qui propose de redonner son sens au métier d’enseignant, d’assurer sa liberté pédagogique,
de ne pas alourdir la tâche, et de mieux le former.
Le discours de Sarkozy fait aussi la part belle au retour à l’autorité du maître contre l’élève placé
au « centre » de l’école…
Gérard Aschieri. Cette vision relève d’une fable. L’autorité, pour le candidat de la droite se résume à brandir
un gros bâton et se faire respecter par le rapport de forces. En matière d’enseignement, ça ne marche pas.
Pour faire preuve d’autorité, et il en faut, il est nécessaire que les enseignants se sentent soutenus face à leurs
difficultés avec des élèves. Les sanctions sont utiles en cas de problèmes, mais il y a surtout besoin de formation,
de temps pour travailler collectivement. Tout ce que Nicolas Sarkozy a démantelé depuis cinq ans.
Entretien réalisé par Sébastien Crépel
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