Amiante – Italie : de lourdes condamnations ; France : levée des mises en examen des empoisonneurs !
Posté par communistefeigniesunblogfr le 26 février 2012
Amiante :
la justice française rétive à établir des responsabilités pénales
Lourdes condamnations d’un côté, levée de mises
en examen de l’autre : les décisions contradictoires
à Turin et Paris sur Eternit ont ravivé en France
l’inquiétude des défenseurs des victimes de l’amiante
face aux réticences de la justice à établir
des responsabilités pénales.
« La différence entre l’Italie et la France, c’est l’indépendance des procureurs », a souligné, samedi, le procureur de la République
de Turin, Raffaele Guariniello lors d’un colloque à Paris sur le « désastre sanitaire ».
Ce délit, qui a permis la condamnation à 16 ans de prison des responsables d’Eternit en Italie, est inconnu en France.
Dans le système italien, le procureur peut s’autosaisir et a des moyens matériels conséquents avec une armée de magistrats
et plusieurs enquêteurs sous ses ordres, a fait valoir le procureur.
Un mois avant le verdict italien la cour d’appel de Paris avait levé les mises en examen d’Eternit et celles de cinq directeurs
d’usine en France.
La juge Berthella-Geffroy désaisie après sept ans d’enquête
Une décision qui inquiète magistrats et défenseurs des victimes d’autant que la juge Marie-Odile Berthella-Geffroy, chargée
depuis sept ans de l’enquête, en a été dessaisie.
Ironie du sort, menacé d’une plainte en diffamation, l’avocat de nombreuses victimes, Me Jean-Paul Teissonnière devrait lui être
mis en examen pour avoir traité Eternit « d’empoisonneur » dans une interview. « Je serai le seul mis en examen dans ce dossier »,
remarque-t-il, amer.
Au plan civil, « la bataille a été longue et difficile » pour obtenir une indemnisation, poursuit l’avocat, mais des « dizaines de milliers
de personnes » l’ont finalement gagnée, quitte à voir le montant de leurs indemnités réduites en appel, comme récemment à Douai.
Mais sur le plan pénal, « les parquets ont tout fait pour empêcher les poursuites devant les tribunaux », s’indigne Me Teissonnière.
« Il y a une quarantaine de dossiers » en attente. La première procédure date de 1996 mais aucune n’a abouti à un procès.
Il met en cause « le lobby de l’amiante, avec la complaisance des pouvoirs publics » qui « a voulu cacher au maximum les risques
et retarder la prévention ».
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