«La situation grecque actuelle fait penser à une époque lointaine,
d’avant la guerre civile»
Lors d’un déplacement à Athènes, les 23 et 24 février,
avec une délégation de la GUE, Patrick Le Hyaric,
Député européen et Directeur de « l’Humanité »,
a rencontré Nikos Fillys, Directeur du quotidien « Avghi ».
Ce dernier a remercié « l’Humanité » pour son soutien
au peuple grec.
Envoyé spécial. Le journal Avghi entame son bouclage. Il est 20h25. Dans les bureaux, les mains courent sur les claviers.
Malgré leurs programmes chargés, deux directeurs de journaux ont tenu à se rencontrer : le directeur de l’Humanité, le député
européen Patrick Le Hyaric et celui d’Avghi, Nikos Fillys. Parmi les sujets abordés, l’Union Européenne et la vie politique, bien sûr.
«Nous avons conscience que la Grèce est une sorte de cobaye pour toute l’Europe. Nous étions présentés comme
la bête noire de toute l’Europe ; la solidarité montrée par l’Europe envers le peuple grec confirme qu’il ne s’agit pas
d’un problème grec, mais européen», a déclaré Nikos Fillys avant de livrer son analyse de la situation politique grecque.
«Pendant cette crise aiguë que vit notre pays, le système politique s’évanouit. Le parti du gouvernement est en 5ème position
dans les sondages ; Nouvelle Démocratie (droite), après avoir voté le memorandum, fait face à des difficultés et toutes les forces
de la gauche – qui n’est malheureusement pas unie – sont en hausse.» En effet, dans les différents sondages, elle oscille entre
38 et 42,5% des intentions de vote. Trois forces principales la composent : le KKE (PC grec), Syriza et la Gauche démocratique.
Décomposition du paysage politique, éparpillement, désunion à gauche, telles sont les caractéristiques de la vie politique en
Grèce alors que le pays vit des attaques économiques, sociales et démocratiques inédites en Europe depuis la fin des dictatures.
«Cette situation fait penser à une époque lointaine, d’avant la guerre civile, a poursuivi Nikos Fillys. Ces derniers temps,
nous assistons à un renouveau des mobilisations populaires et cette colère s’exprimera dans les urnes. Malheureusement,
la gauche est si divisée qu’il n’y a pas de proposition d’une expression alternative après des élections qui pourraient
donner une expression politique à ces luttes».
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Source : 26 février 2012
Auteur : Fabien Perrier
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