Enquête « Basta! » : Les salariés de Peugeot attendent leur tour sur l’échafaud
Posté par communistefeigniesunblogfr le 24 février 2012
Industrie automobile
Les salariés de Peugeot attendent leur tour sur l’échafaud
Par Nolwenn Weiler, Stéphane Fernandez
L’industrie automobile est toujours dans la tourmente.
PSA a annoncé à l’automne la suppression de 5 000 postes en
France, un sacrifice retardé pour cause d’élection présidentielle.
Basta ! a été recueillir le point de vue de ceux que l’on n’entend
jamais lorsque l’on parle « restructurations » et « compétitivité » :
les salariés.
Qu’en pensent-ils, du moins ceux qui osent se syndiquer ?
Rencontre avec quatre d’entre eux à l’usine Peugeot de Rennes.
À l’usine PSA de Rennes, il flotte comme un parfum de fin d’époque. Les bâtiments et parkings résonnent, comme vides,
et les 240 hectares du site racontent la période révolue des « balladurettes », « jupettes » et autres aides gouvernementales
et primes à la casse qui ont soutenu le marché automobile tout au long des années 1990 et 2000. De 12 000 salariés en 2005,
l’usine PSA est passée à quelque 5 000 employés. Comme dans la plupart des usines de production, la réorganisation
du travail a été menée tambour battant depuis vingt ans. Avec pour objectif d’aller toujours plus vite, de produire toujours moins cher…
Sans se soucier des conditions de travail des salariés, sans même les associer à ces évolutions.
« Il faut être toujours plus rapide, toujours plus performant. Les cadences augmentent tout le temps », résume Loïc Pottier, élu CFTC,
dans l’usine depuis trente ans.
Et ce n’est pas près de s’améliorer : le PDG du groupe, Philippe Varin* (3,3 millions d’euros de rémunérations en 2010 [1] prévient
qu’il va « réduire la voilure ». Il évoque des problèmes de « surcapacités » et de « taux d’utilisation des usines ».
Une alliance avec les actionnaires de General Motors serait même envisagée. Exit les salariés : ceux qui font la fortune du groupe
et risquent, pour nombre d’entre eux, d’y perdre leur santé.
Notes
* C’est le même Philippe Varin, l’homme qui touche 9.000 euros par jour, samedi et dimanche compris, qui s’est vanté
que PSA s’était enrichi en traversant la crise. [ndlr]
Source : Basta ! 23 février 2012
Auteurs : Nolwenn Weiler, Stéphane Fernandez
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