Combien de temps encore la population espagnole
devra-t-elle rembourser une dette qui n’est pas la sienne ?

La dette de l’État espagnol est dans le point de mire de toute l’Europe, du fait
que les marchés financiers (banques d’investissement, fonds vautours et assurances)
continuent à spéculer sur cette dette avec un seul objectif : amasser de juteux bénéfices.
Et cela provoque l’appauvrissement de la population dans son ensemble,
car toute cette spéculation conduit à une augmentation progressive des intérêts à payer,
réduisant à son tour, d’autres dépenses de l’État : éducation, prestations de retraite,
vieillesse et chômage, justice, santé ou services sociaux.

Remboursement de la dette, par Jorge Alaminos, Tlaxcala
Toutes ces mesures d’austérité, équivalentes aux plans d’ajustement structurel menés au sud de la planète à partir des années 80, ne font qu’augmenter les inégalités sociales, à travers l’appauvrissement chaque fois plus important des personnes, spécialement des plus vulnérables (femmes, minorités ethniques, jeunes, immigrés, personnes au chômage et à la retraite).
Cependant, et contrairement au discours dominant, ce ne sont pas les dépenses publiques qui ont fait augmenter la dette de l’État espagnol, mais bien au contraire, les mesures, dont le bénéfice pour l’ensemble de la population est plus que douteux, qui ont provoqué les déficits obligeant à un endettement croissant. Par exemple, la baisse des impôts sur les successions et donations, sur la tranche supérieure de l’impôt sur le revenu, et la suppression de l’impôt sur le patrimoine ont bénéficié aux plus riches, dont le patrimoine, en réponse à leur cupidité, a par ailleurs été protégé par la fraude fiscale, la baisse des impôts sur les sociétés et les SICAV.
Par conséquent, la logique opérante consiste à faire payer à l’ensemble de la population des avantages économiques obtenus par un petit nombre de personnes qui s’enrichissent grâce à la dette. Mais il n’est pas facile de connaître la proportion exacte du budget dédiée au remboursement. Ceci est dû à une volonté politique délibérée de dissimuler ces questions à la population, rendue possible par le caractère particulier de l’endettement des Etats, très différent de la compréhension générale qu’on peut avoir des prêts aux particuliers ou aux entreprises.
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Auteurs :
Source : Tlaxcala
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Cet article a été publié le Lundi 13 février 2012 à 19:23 et est catégorisé sous ECONOMIE, Espagne, POLITIQUE, Union europeenne.
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