L’humanité décrypte, en neuf points, l’essentiel des mesures proposées par François Hollande
Posté par communistefeigniesunblogfr le 29 janvier 2012
Présidentielle
François Hollande, le programme départagé. Décryptage
Lionel Venturini
En soixante mesures, allant de la création d’une banque publique d’investissement jusqu’à la dissuasion nucléaire, le candidat socialiste a présenté hier son projet présidentiel, s’écartant parfois du projet socialiste, avec des ambitions à la baisse. L’Humanité décrypte, en neuf points, l’essentiel des mesures du texte.
Dimanche, elle était « l’adversaire ». Jeudi, il ne s’agissait plus que de « maîtriser » la finance. Présentant le chiffrage de son propre projet présidentiel, François Hollande en a rabattu, comparé au projet initial du Parti socialiste. La faute à la crise, explique-t-il, et la volonté de « ne rien promettre que je ne puisse tenir ». Plaçant ce projet sous le prisme de la justice, « mon seul critère », le candidat socialiste se veut raisonnable tout en faisant « changer de perspective » le pays. Un président qui protège, donc. Et veut, lui aussi, une « République exemplaire ».
François Hollande a donc détaillé les soixante mesures de son programme, où l’augmentation du pouvoir d’achat tiendra à la redistribution, pas aux salaires : 29 milliards d’euros trouvés dans les niches fiscales et sociales pour redresser les comptes publics singulièrement creusés depuis cinq ans ; 20 milliards pour financer ses mesures, entre économies et prélèvements accrus.
Tout ne sera pas fait immédiatement, prévient-il, séparant en deux son quinquennat en cas d’élection. L’allocation d’autonomie, les 500 000 nouvelles places en crèche, ou « aller plus loin dans la redistribution », sont reportés à la seconde moitié. Et encore, « si les finances le permettent ». Le candidat part d’une hypothèse de croissance basse en 2012 (0,5 %) pour cause « d’économie entrée en récession », bien plus optimiste en 2013, 1,7 %, et de 2 points même en 2014. Trop optimiste ? Hollande a la foi du charbonnier, expliquent des proches, convaincu qu’existe une voie étroite entre le « redressement, dans la justice » et « retrouver la promesse républicaine ». Sans brusquer.
1. Relance de la production et de la croissance
Les mesures du candidat socialiste :
François Hollande propose un rééquilibrage du taux d’impôt sur les sociétés en fonction de la taille des entreprises. Il veut engager avec les « grandes entreprises françaises » un « mouvement de relocalisation de leurs usines dans le cadre d’un contrat spécifique » et obtenir le remboursement des aides publiques par les entreprises qui délocalisent. Afin de créer un « Livret d’épargne industrie » pour financer les « entreprises et PME innovantes », le candidat propose de doubler le plafond du Livret de développement durable. Il promet de préserver le statut public des entreprises détenues majoritairement par l’État. Il promet la suppression de 29 milliards d’euros de niches fiscales « équitablement réparties entre les ménages et les entreprises ». Il entend réduire le déficit public à 3 % du PIB et programme le retour à l’équilibre budgétaire fin 2017. François Hollande veut la séparation des activités bancaires « utiles à l’investissement » des « opérations spéculatives ». Sur le même thème, les banques françaises ne pourront plus utiliser les paradis fiscaux et les « produits financiers toxiques » comme les stock-options seront interdits.
Notre Commentaire. En mettant en avant sa réforme du système bancaire et en affichant la priorité donnée aux investissements industriels – une Banque publique d’investissement prendrait, avec l’appui des régions, des participations dans les « entreprises stratégiques » –, François Hollande se pose en défenseur de l’industrie et des PME face aux mastodontes du CAC 40. Sans parler de « planification écologique », le candidat socialiste remplit son programme de mesures visant à permettre à l’État et aux collectivités territoriales d’intervenir dans le champ économique par le biais d’« allégements fiscaux »… Le problème, bien sûr, c’est qu’en s’engageant résolument, et dans le même temps, à réduire les déficits publics, François Hollande s’inscrit pleinement dans l’austérité et qu’à partir de là, le changement, ça risque de ne pas être maintenant ! D’autant que, dans son programme, le candidat ne pipe pas mot des salaires : il renvoie le sujet à une « conférence sociale au lendemain de notre victoire ». Mais comment imaginer une relance de la production et de la consommation sans l’augmentation des salaires ?
2. Réforme fiscale
Auteur : Lionel Venturini
Publié dans POLITIQUE, Presidentielle 2012, PS | Pas de Commentaire »