Standard and Poor’s, c’est quoi ?

Posté par communistefeigniesunblogfr le 18 janvier 2012

 

 Standard & Poor’s, c’est quoi ?

 Bernard GENSANE

 

Standard and Poor’s, c’est quoi ? dans POLITIQUE agences_de_punitions1Comme trois millions et demi de téléspectateurs, j’ai regardé la semaine dernière sur France 2

la dernière prestation de Jean-Luc Mélenchon. Un combat de deux heures, acharné,

contre des journalistes antagonistes globalement hostiles ou peu sympathisants.

Un combat remporté haut la main par le candidat de la gauche de gauche.

 

La dernière séquence de l’émission m’a à peine surpris et un peu choqué : deux intervenants extérieurs à la chaîne ont

entrepris de juger, d’évaluer la prestation du politique. Ça volait aussi haut que : « Je vous ai trouvé comme ceci, un peu

comme cela ». Alors qu’avec Mélenchon, nous avions atteint de réelles hauteurs dialectiques, avec ce gus et cette gussette,

nous sommes retombés dans le people, l’anecdotique, la com’, l’apparence, bref le pipi de chat du journalisme de convenance.

Ce qui m’intéresse en l’occurrence, c’est que les gens des médias se permettent ce genre d’approche avec les politiques,

alors qu’ils ne se l’autorisent pas avec les gens de la finance ou de la grande entreprise. Ces maîtres du monde bénéficient

d’un brouillard d’anonymat : « les marchés », « les banques », « les chefs d’entreprise ». Seulement, derrière ces appellations

génériques, il y a des gens. Et ces gens n’ont rien de désincarné : ils ont un passé, une éducation, des réseaux,

des complicités. Ils sont les auteurs d’actions d’éclat et de coups bas. Ils sont responsables de drames humains à échelle

planétaire. Mais à eux, on ne dit rien. Parmi ces « eux », il y a désormais les tristement célèbres agences de notation. En anglais,

rating agencies. À noter que le deuxième sens de rating, comme dans a good rating, c’est une engueulade.

 

Depuis que, pour des raisons idéologiques et de classe, notre kleiner Mann a lié son sort à l’évaluation de ces agences

(malgré les palinodies de ces dernières semaines et après avoir fait semblant de les critiquer en 2008),

Standard and Poor’s, Moody’s et Fitch font la politique de notre pays qui n’est plus pour elles, contrairement à ce qu’affirme

bêtement Valérie Pécresse, une valeur sûre. Autant savoir qui elles sont et qui est à l’œuvre derrière les luxueuses façades

qui nous sont désormais familières.

 

Standard & Poor’s (S&P) est une filiale de McGraw-Hill. Il y a une quarantaine d’années, McGraw-Hill était une très respectable

maison d’édition étatsunienne qui publiait des ouvrages scientifiques, culturels et de fiction de qualité. Peut-être que cela n’a

pas suffisamment payé, en tout cas l’entreprise s’est reconvertie dans la publication d’analyses financières d’actions et

d’obligations. S&P fut fondée par Henry Poor en 1860. Analyste financier, Poor fut surtout un industriel qui réussit pleinement

dans la construction de réseaux ferrés. S&P publie depuis 1920 l’indice S&P 500 qui a récemment détrôné le Dow Jones

(fondé en 1884 par Charles Dow) comme indice le plus représentatif du marché boursier étatsunien. Il existe également

un S&P 500 en Australie et au Canada. S&P publie chaque semaine The Outlook, une lettre d’information et d’analyses.

 

Le 5 août 2011, S&P abaissait (en français, on baisse, on abaisse une note, on ne la dégrade pas) la note attribuée à la dette

publique des États-Unis, ce qui n’était pas arrivé depuis 1917. Pour ce faire, elle s’était lancée dans des calculs très savants

en commettant une simple erreur de 1000 milliards de dollars (l’équivalent du budget du pays au début des années 1970).

Quand on pense que cette agence fait trembler le Conseil général du Cantal ou les hôpitaux publics d’Ombrie orientale !

Le 10 novembre 2011, elle annonçait « par erreur » à certains de ses abonnés que la note de la France allait être baissée.

Réprimandée par l’Autorité européenne des marchés financiers, l’agence s’excusa pour cette erreur et déclara ne pas avoir

l’intention de toucher à la note de notre pays. Elle changea d’avis quelques semaines plus tard. En public, car en privé les dés

étaient jetés depuis des mois.

[Lire la suite sur bernard-gensane.over-blog.com/]

 

 

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