Turquie : nouvelle vague d’arrestations contre les Kurdes
Posté par communistefeigniesunblogfr le 14 janvier 2012
PCF - 14 janvier – Pierre Laurent
Les autorités de Turquie cherchent-t-elles une guerre civile avec les kurdes ?
Le Premier ministre turc, M. Erdogan, vient d’engager une opération d’arrestation et de répression de grande ampleur et systématique contre les kurdes, dans 17 villes dont Istanbul, Dyarbakir et même la ville de Van qui est encore sous le choc d’un puissant séisme. Cette opération a visé en particulier toutes celles et ceux qui refusent l’affrontement militaire et appelle à une solution pacifique. Comment le chef du gouvernement de Turquie peut-il prétendre qu’il lutterait ainsi contre le terrorisme alors qu’il attise lui-même les tensions et la violence dans son propre pays ?
Des perquisitions ont été menées dans les locaux de la mairie de Dyarbakir et jusqu’au domicile de Leila Zana. En réprimant aussi brutalement et à une telle échelle, en provoquant tant d’humiliations , les autorités de Turquie cherchent-t-elles la guerre civile ? La question se pose. Les députés du BDP, parti démocratique des kurdes, n’ont de cesse, au sein de l’Assemblée nationale, d’alerter contre cette très dangereuse escalade.
L’Europe et la France se contenteront-elles, une fois encore, d’un silence complice et coupable face à cette violence consternante et face au refus obstiné de laisser un peuple vivre en liberté et en paix dans le respect de ses droits?
Pierre Laurent, secrétaire national du PCF et Président du Parti de la gauche européenne
Plus de 40 arrestations
Le 13 janvier, la police turque a effectué de descentes dans 123 adresses différentes dans 17 villes, arrêtant au moins 41 personnes, selon un nouveau bilan. Ces opérations visaient le principal parti kurde BDP, les mairies BDP, la Confédération des syndicats des fonctionnaires publics (KESK), l’association des droits de l’homme, les journalistes et les organisations de la société civile kurde.
A Ankara, le domicile de Leyla Zana, députée kurde figure emblématique de la cause kurde, avait également été investi par la police, en son absence. Le 10 janvier, le premier ministre Recep Tayyip Erdogan a avait pointé du doigt Leyla Zana en lui enjoignant de quitter le parlement et de rejoindre le PKK.
Parmi les personnes interpellées figurent deux co-vice-présidentes du BDP, Fatma Kurtulan (ex-députée) et Filiz Kocali, ainsi que l’ex-dirigeant du parti kurde, Tuncer Bakirhan, le correspondant de l’agence de presse kurde DIHA, Murat Ciftci et syndicaliste Sevgül Tutaş.
Des manifestations dans 25 villes
A l’appel du BDP, des milliers de personnes sont descendues dans les rues des 25 villes pour protester contre la «répression fasciste » du gouvernement AKP, parti islamo-conservateur au pouvoir depuis 2002.
Des manifestations ont été organisées simultanément à Diyarbakır, Sirnak, Urfa, Siirt, Erzincan, Mardin, Ankara, Konya, Eskisehir, Adana, Van, Hakkari, Bitlis, Izmir, Erzurum, Adiyaman, Ardahan, Mersin, İstanbul, Antalya, Manisa, Denizli, Aydın, Balikesir, Bulanik et dans plusieurs districts.
Source : actukurde.fr/ - 14 janvier 2012
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