Gabriel Péri : homme politique, député et journaliste
Posté par communistefeigniesunblogfr le 7 janvier 2012
Source : Le Grand Soir - 3 janvier 2012
Auteur : Bernard Gensane
Gabriel Péri : homme politique, député et journaliste
Font sur terre un silence
Plus fort que le sommeil (Eugène Guillevic, 1947).
Gabriel Péri fut de ces martyrs qui nourrirent l’inspiration des meilleurs poètes :
Pierre Emmanuel, Nazim Hikmet, ou encore Paul Eluard :
Péri est mort pour ce qui nous fait vivre
Tutoyons-le sa poitrine est trouée
Mais grâce à lui nous nous connaissons mieux
Tutoyons-nous son espoir est vivant.
Et puis, il y eu, bien sûr, l’immortel « La rose et le réséda » qu’Aragon consacra à
Estienne d’Orves, Guy Môquet, Gilbert Dru et Gabriel Péri :
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n’y croyait pas
(…)
L’un court et l’autre a des ailes
De Bretagne ou du Jura
Et framboise ou mirabelle
Le grillon rechantera
Dites flûte ou violoncelle
Le double amour qui brûla
L’alouette et l’hirondelle
La rose et le réséda.
Le privant d’un procès où il aurait sûrement triomphé, le pouvoir pétainiste livra le député communiste Gabriel Péri à l’occupant nazi qui le passa par les armes, comme otage, le 15 décembre 1941 au Mont-Valérien.
Cet infatigable journaliste qui signa plus de 4200 articles durant sa courte vie d’écriture, ce militant de tous les instants fut, assez bizarrement, un dandy à la mise recherchée qui trompa hardiment sa femme sous le regard réprobateur des autorités du parti communiste et qui n’hésita pas à travestir certains moments de son passé, comme quand il prétendit être bachelier et avoir fréquenté l’université. Si près de 400 places et rues de France portent son nom, c’est parce que Péri, avant de mourir courageusement sous les balles du peloton d’exécution, avait été un authentique « ouvrier de la révolution », toujours prêt à donner « sa vie, son audace et son sens critique » à la cause du prolétariat.
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Dans la nuit du 14 au 15 décembre 1941, alors qu’il n’avait plus que quelques heures à vivre, GABRIEL PÉRI écrivait dans sa lettre d’adieu :
Que mes amis sachent que je suis resté fidèle à l’idéal de toute ma vie ; que mes compatriotes sachent que je vais mourir pour que vive la France.
Une dernière fois, j’ai fait mon examen de conscience : il est très positif. C’est cela que je voudrais que vous répétiez autour de vous.
J’irais dans la même voie si j’avais à recommencer ma vie.
J’ai souvent pensé, cette nuit, à ce que mon cher Paul Vaillant Couturier disait avec tant de raison,
que le communisme était la jeunesse du monde et qu’il préparait des lendemains qui chantent.
Je vais préparer tout à l’heure des lendemains qui chantent.
Sans doute est-ce parce que Marcel Cachin a été mon maître que je me sens fort pour affronter la mort.
Adieu et que vive la France !
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