TER VG : les élus appellent à la mobilisation pour « permettre aux salariés de l’Avesnois d’aller travailler en métropole. »
Posté par communistefeigniesunblogfr le 22 novembre 2011
Lu sur : PCF Maubeuge
Le projet de TER GV sur la sellette,
les élus promettent de «ne pas lâcher le morceau»
mardi 22.11.2011 – La Voix du Nord
Annoncé en 2004,
le projet de TER GV devait voir le jour en 2012…
PHOTO ARCHIVES BRUNO FAVA
| ON EN PARLE |
C’est « le » projet d’aménagement du territoire qui doit désenclaver la Sambre-Avesnois. La mise en place d’une liaison ferroviaire à grande vitesse entre la métropole lilloise et le sud du département porte avec elle les espoirs de développement économique du territoire. Ce projet est aujourd’hui remis en question par Réseau Ferré de France (RFF, lire ci-dessous). Réactions des principaux concernés.
Alain Bertaux, maire de Fourmies.- L’élu, ex-conseiller régional délégué à la desserte de l’Avesnois entre 2004 et 2010, l’affirme : on se fonde sur « de faux éléments. On dit qu’on va dépenser 270 millions pour gagner cinq minutes. Mais ce sont cinq minutes sur le meilleur temps d’aujourd’hui, c’est à dire 52 minutes, et ça concerne deux trains aller-retour par jour. » Ancien cheminot, le maire de Fourmies sait de quoi il parle. « Le temps moyen pour rallier l’Avesnois à Lille, c’est entre 1 h 30 et 2 heures, voire plus en cas de travaux. » Il ne s’agirait donc pas de gagner cinq minutes mais presque quarante. Quant au problème soulevé par le coût de la suppression des passages à niveaux, Alain Bertaux rappelle que certains pourraient disparaître dans la forêt de Mormal, entre Valenciennes et Aulnoye-Aymeries. « Cette partie présente le plus de longues lignes droites, où les trains pourraient circuler à 160-200 km/h. » Déterminé, l’élu affirme vouloir « continuer à (se) battre pour cette desserte rapide. » Il appelle à la mobilisation des élus « pour porter la voix de l’Avesnois ».
Rémi Pauvros, maire de Maubeuge.- « Selon RFF, l’investissement ne permettra pas de gagner suffisamment de temps.
Mais ces études datent d’une quinzaine d’années. » Devant le risque d’abandon du dossier TER GV, Rémi Pauvros a obtenu de rassembler les acteurs du projet autour de la table afin d’« examiner les arguments apportés par RFF. S’ils ont décidé de ne plus investir, qu’ils le disent. Mais qu’ils n’invoquent pas des arguments infondés comme les courbes à modifier et les passages à niveaux. Ceux qui posent le plus problème se trouvent à la sortie de Lille. Notre territoire n’a pas à souffrir d’un problème d’aménagement de la métropole lilloise. » La Sambre-Avesnois, parent pauvre du département du fait de son éloignement, le maire de Maubeuge ne peut plus l’entendre. « Boulogne et Dunkerque sont reliés à la métropole par les TER à grande vitesse. » Mais surtout, abandonner la liaison rapide aurait de graves conséquences financières : le renouveau immobilier et économique à Maubeuge comme à Aulnoye-Aymeries passe par la diminution des temps de trajet entre Sambre-Avesnois et métropole. Manifestement très remonté, Rémi Pauvros promet : « Ce projet, on y travaille depuis 2001. Je ne lâcherai pas le morceau. »
Bernard Baudoux, maire d’Aulnoye-Aymeries.- Trop surréaliste pour être vrai, aux yeux de l’élu. « J’ai confiance en la parole du président Daniel Percheron, qui a promis de mettre l’Avesnois à 40 minutes de Lille (…) Les études de la SNCF ne sont pas les nôtres, je ne crois pas que le débat s’arrêtera là. » L’enjeu économique est de taille : « Le bassin d’emploi lillois doit être ouvert sur le territoire, il faut permettre aux salariés de l’Avesnois d’aller travailler en métropole. » « Surpris » que la SNCF revienne sur ses déclarations, Bernard Baudoux estime qu’abandonner le projet TER GV irait « à contre-courant de tout l’aménagement du territoire ».
Gérard Dupagny, président de l’association d’usagers À Fond de train.- « Le coup est dur mais ce n’est pas une surprise. On n’entendait plus parler de ces travaux depuis quelque temps. Je me disais “vu la situation économique, la Région va retirer ses billes”.
Nous y voilà. » Gérard Dupagny avait senti le vent tourner. « Quand on en parlait en comité de lignes, j’avais le pressentiment que la montagne allait accoucher d’une souris. » De 270 millions d’euros annoncés, le projet passerait sur un investissement nécessaire de près de 500 millions. « On aurait pu se rendre compte plus tôt que ces travaux coûteraient plus cher. » Dans le même temps, Gérard Dupagny s’interroge, rejoignant l’argument soulevé par Dominique Plancke, président de la commission transports à la Région : « Faut-il dépenser tant d’argent pour gagner dix minutes ? » Question paradoxale quand on sait que l’association À fond de train a précisément vu le jour en 2007 pour « défendre le principe d’une liaison grande vitesse » entre le sud du Nord et Lille.
Alors que faire aujourd’hui si le projet de trains express régionaux à grande vitesse (TER GV) est abandonné ? « Il faut se battre pour obtenir plus de trains entre ici et Lille. En moyenne, il existe vingt et un aller-retour. Le Valenciennois en possède le double. Ce qu’il faut surtout, c’est un bon cadencement. Et ne pas fermer les gares. » • CÉCILE LEGRAND-STEELAND
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