Éducation : Les élèves de maternelle classés en trois catégories, dès l’âge de cinq ans !
Posté par communistefeigniesunblogfr le 17 octobre 2011
13 Octobre 2011 – Laurent Mouloud
Chatel invente l’étiquetage des élèves de maternelle
Le ministère de l’Éducation nationale a proposé hier à ses inspecteurs
un projet d’évaluation des élèves en fin d’école maternelle afin de
repérer les cas « à risque » et à « haut risque ».
Tollé chez les enseignants et les parents d’élèves.
Apparemment, le funeste rapport du député UMP Jacques-Alain Bénisti,
qui proposait de repérer les comportements « à risque » dès la crèche,
a fait des émules du côté du ministère de l’Éducation nationale.
Selon des révélations du site lemonde.fr, la rue de Grenelle travaillerait à la mise en place d’une évaluation très
tendancieuse de tous les élèves de grande section de maternelle. Une idée qui a soulevé l’indignation
des syndicats enseignants et des parents d’élèves.
Classés en trois catégories, dès l’âge de cinq ans !
Ce projet, dévoilé hier aux inspecteurs de l’éducation nationale, se présenterait sous la forme d’un livret,
appelé « Aide à l’évaluation des acquis en fin d’école maternelle », et se déroulerait en trois phases.
Première : le « repérage ». Entre novembre et décembre, les professeurs seraient chargés de passer au crible
le comportement à l’école (« respecte les autres », « contrôle tes émotions »…), le langage, la motricité et
la « conscience phonologique » des élèves, âgés, rappelons-le, d’environ cinq ans. À l’issue de ce processus,
ils seront classés en trois catégories : « RAS (rien à signaler) », « à risque », ou « à haut risque ».
Deuxième phase : les élèves des deux dernières catégories auront droit à des « séances d’entraînement »
quotidiennes.
Enfin, troisième phase : le bilan. Passé entre mai et juin, il permettrait de faire le point sur les acquis des élèves
par des « séries d’épreuves collectives ou en petits groupes – d’une durée d’environ trente minutes par série ».
Les parents de la FCPE ont failli s’étrangler en découvrant ce projet qui, bien entendu, n’a fait l’objet d’aucune
concertation.
« Il ne s’agit ni plus ni moins que d’un dispositif de normalisation des enfants dès cinq ans ! a dénoncé hier la
fédération dans un communiqué. Plutôt que de privilégier la pédagogie et des effectifs raisonnables en classe,
on colle une étiquette extrêmement anxiogène sur des enfants qui peuvent, un jour donné, être fatigués ou
malades, récalcitrants, impressionnés et ne pas réussir les “épreuves” imposées. »
- A lire :
Graine de délinquant chez les bébés, le retour
Pierre Delion : « Il y a confusion entre prévention et prédiction… »
Quand Nicolas Sarkozy s’occupe de prévention
Psychopathia criminalis versus Sarkozy ?
Une vieille tentation à droite.
Repérer les « déviances » dès le plus jeune âge ? La tentation resurgit régulièrement à droite.
Ce fut le cas en 2005 avec le rapport controversé de l’Inserm suggérant une détection précoce
des « troubles du comportement » dès trois ans pour « prévenir la délinquance ».
Une idée défendue ensuite par le député UMP Jacques-Alain Bénisti, le ministre de l’Intérieur
Nicolas Sarkozy, le porte-parole de l’UMP Frédéric Lefebvre ou encore, en 2010, le secrétaire d’État
à la Justice Jean-Marie Bockel.
Une offensive qui a donné lieu à la création du collectif Pas de zéro de conduite.
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