Source : Humanité.fr – 14 octobre 2011
La ville de Neuilly-sur-Seine refuse de commémorer
la répression du 17 octobre 1961
La ville de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) a refusé de commémorer le 50e anniversaire
de la répression du 17 octobre 1961, durant laquelle de nombreux Algériens avaient été tués,
et cette décision a été jugée vendredi « inacceptable » par le maire de Nanterre Patrick Jarry.
« Je suis indigné par cette décision inacceptable », écrit dans un communiqué Patrick Jarry (Gauche citoyenne)
qui a invité le maire de Neuilly, Jean-Christophe Fromantin (Divers droite), à une cérémonie sur l’île du Pont
avec les maires d’Argenteuil, Asnières, Clichy-la-Garenne, Colombes et Gennevilliers.
Le maire de Neuilly a expliqué son refus d’accueillir « cette manifestation d’ampleur régionale » par le fait
que sa ville « n’a jamais été associée à cet événement par le passé« .
« Cette affirmation est contraire à la vérité historique : c’est bien du Pont de Neuilly que ce funeste 17 octobre
1961, des centaines de manifestants pacifiques, des enfants, des femmes et des hommes, dont beaucoup
venaient de Nanterre, ont été réprimés, battus, tués et jetés dans la Seine par la police »,
lui a répondu Patrick Jarry.
Une bonne partie des 30.000 personnes qui avaient répondu à l’appel à manifester du Front de libération
nationale (FLN) étaient partis de Nanterre qui abritait une forte communauté algérienne.
17 octobre 1961, un crime d’État oublié. Tribune de Mouloud Aounit, président d’Honneur du MRAP,
et Madjid Si Hocine, animateur du collectif l’Égalité d’abord !
Sur la commémoration du 17 octobre 1961 à Nanterre
--> Lundi 17 octobre, l’Humanité célèbre le cinquantième anniversaire du massacre des manifestants
algériens à Paris avec un supplément de 8 pages consacré à ces heures noires de l’histoire de France
Rappel :
Le 17 octobre 1961– c’était un mardi – des milliers d’Algériens et d’Algériennes défilèrent dans Paris pour
protester contre le couvre-feu qui leur était imposé par le préfet Maurice Papon. Si, depuis plus de cinq ans,
la guerre faisait rage en Algérie, cette manifestation organisée par le FNL était pacifiste. Les hommes et les
femmes s’étaient endimanchés, certains vinrent avec leurs enfants. Ils ne portaient aucune arme, avaient
consigne de ne répondre à aucune violence. Mais sur les ponts, au sortir des métros… les forces de l’ordre
les attendaient. La répression fut féroce: des milliers de blessés, des dizaines de morts – jusqu’à 300, affirme
l’historien Jean-Luc Einaudi. Durant des jours, des cadavres furent retrouvés dans la Seine.
Officiellement, il n’y a eu que deux morts. Aujourd’hui encore, l’État nie les faits historiquement établis et,
sous couvert de raison d’État, empêche de faire toute la lumière sur cette répression féroce.
(source dazibaoueb)
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