Crise financière : Entretien avec Nasser Mansouri-Guilani, économiste de la CGT
Posté par communistefeigniesunblogfr le 10 août 2011
Nasser Mansouri-Guilani
« Derrière la dette, les mauvais choix de politiques économiques des États »
Nasser Mansouri-Guilani, économiste de la CGT, s’insurge contre la domination
des marchés qui provoque la hausse du chômage et nuit à la croissance.
Quelle conséquence aura la dégradation de la note américaine en Europe et en France ?
Nasser Mansouri-Guilani. Sans dédouaner les États et leur responsabilité dans cette crise, peut-on faire confiance
aux agences de notation, en l’occurrence Standard & Poor’s, au regard de leurs erreurs du passé ? Peut-être y a-t-il
derrière cette annonce une opération qui vise à envenimer la panique pour renforcer la position des marchés
financiers. En montrant que même la première économie mondiale risque la faillite, ces agences, qui travaillent
pour les spéculateurs et les financiers, veulent obliger les gouvernements à respecter ou à mettre en place
les programmes d’austérité et à préparer les esprits à la fatalité et aux sacrifices au nom de la stabilité.
La dette est-elle devenue ingérable ?
Nasser Mansouri-Guilani. Les dettes américaine et européenne ont fortement augmenté après la crise de 2008,
en liaison avec les plans de sauvetage des banques et du système financier. Les mauvais choix des politiques
économiques ont conduit à déséquilibrer encore plus les finances publiques. En France, la poursuite de la réduction
des prélèvements sur le capital et le maintien des niches fiscales et sociales ont amené le gouvernement à résoudre
l’équation en diminuant les dépenses publiques utiles ou les salaires des fonctionnaires. Le cas grec est pourtant
très éclairant. Le plan d’austérité a réduit le taux d’activité économique du pays. La dette a augmenté le bonheur
des marchés financiers, détenteurs des dettes souveraines, qui ont pu développer la spéculation sur le marché
obligataire. L’approche libérale conçoit par définition l’endettement public comme mauvais. Mais la dette peut aussi
être liée aux investissements qui permettent de créer des richesses bien supérieures au coût de l’endettement sur
le long terme. Tout dépend donc de la nature de l’endettement. Il ne faut pas oublier que plus l’endettement est
élevé, plus les charges d’intérêt le sont aussi. Il faut donc bien distinguer le bon et le mauvais endettement.
Qu’entendez-vous par « bon » endettement public ?
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