Qui a donné le pouvoir aux rapaces de la finance ?

Posté par communistefeigniesunblogfr le 9 août 2011

Quelques rappels historiques


Depuis le milieu des années 1980, les États ont créé des structures  pour permettre la libéralisation

internationale des marchés des capitaux et la mondialisation. Ces structures ont restreint la marge

de manoeuvre des politiques publiques.

Le « socialisme de gouvernement », en France et en Europe, a une écrasante responsabilité dans

la création de ces structures.

1986 : loi de déréglementation des marchés financiers, présentée par Pierre Bérégovoy. Avec cette

loi, l’État est donc intervenu pour abolir le contrôle de l’État !

1988 : la directive Delors-Lamy fixe pour l’été 1990 la réalisation de la pleine mobilité intra-

européenne des capitaux, entre les États membres et les États extérieurs à l’Union. C’est l’article 63

du traité de Lisbonne ! Le « marché financier européen devient un terrain vague de la finance ouvert

à tous les vents ! » Les actifs avariés des États-Unis ont ainsi pu voyager en toute liberté pour infester

les banques européennes en 2007-2008.

1990 : Bérégovoy diminue fortement la fiscalité sur les revenus du capital.

1998 : Strauss-Kahn instaure un régime fiscal douillet pour les stock-options des dirigeants des

grandes entreprises.

2001 : Laurent Fabius lance le Plan partenarial d’épargne salariale volontaire, germe de fonds de

pension à l’américaine. L’épargne individuelle remplacerait peu à peu le système de répartition par

solidarité, avec les cotisations de tous.

Janvier 2008 : Jacques Attali, un « expert » ancien conseiller de F. Mitterand, remet un rapport à

N. Sarkozy. Il y écrit : « Le renforcement de la croissance viendra de la capacité du pays à

investir dans les secteurs porteurs, comme la finance. » Or la grande crise financière est

évidente depuis avril 2007 !

 

Extraits de : « Les années d’hiver 1980-1985″ de Félix Guattari, paru en 1986

« Après leur victoire électorale quasi accidentelle, les cadres socialistes s’installèrent dans les trous

du pouvoir, sans aucune remise en question des institutions existantes, sans l’ombre d’une

proposition pour rebâtir une société humaine dans le présent désastre. »

  »Force nous est de constater que les socialistes français ont perdu la mémoire du peuple. »

 Jean Jaurès, fondateur de L’Humanité

  »Entre les deux classes, c’est une lutte incessante du salarié, qui veut élever son salaire, et du

capitaliste, qui veut le réduire ; du salarié qui veut affirmer sa liberté et du capitaliste qui veut

le tenir dans la dépendance. »

En conclusion (provisoire) :

Incarner la gauche, c’est se préoccuper du sort des catégories populaires.

Pourquoi toujours vouloir « rassurer les marchés, les banques, les financiers ? »

Il est urgent que la gauche cherche essentiellement à rassurer la majorité des catégories populaires,

par des propositions claires sur :

  • le partage des richesses produites par les salariés
  • les protections sociales
  • le rôle de l’État qui garantit une place à chaque citoyen
  • le contrôle véritable des financiers par des responsables politiques progressistes

 

Zoltan F., d’après La crise de trop de Frédéric Lordon – chez Fayard

 

la crise de trop

Frédéric Lordon est un économiste directeur de recherche au CNRS, spécialiste du capitalisme

financiarisé.

Il développe également un programme de recherche spinoziste en sciences sociales.

Dans ce livre, il analyse rapidement les mécanismes de la crise systémique de 2007-2008

pour se concentrer sur ses causes profondes et les réformes structurelles à engager.

 

 

 

 

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« Parmi les thèmes récurrents dans ces pages, on trouve une critique, plus que jamais actuelle,

du sempiternel discours de la « crise », qui est devenu depuis plusieurs décennies un formidable

instrument de « gouvernance » et de « normalisation ». Dès l’introduction, Guattari nous rappelle

que la « crise » (les « crises » multiples que les sociétés capitalistes connaissent sans cesse,

et dont celle que nous vivons aujourd’hui n’est que la dernière en date) ne sont pas des fatalités

inéluctables, mais les conséquences directes de choix d’ordre économique, soutenus par des

stratégies politiques ultralibérales à l’échelle planétaire.

On ne cesse ainsi de « prendre l’effet pour la cause » et de justifier des arbitrages politiques par les dures nécessités

d’une économie qui échapperait désormais à tout contrôle étatique, en feignant d’oublier que la dérégulation de

l’économie et de la finance à l’échelle planétaire n’a été rendue possible que par des choix politiques préalables. »

(Source : Manola Antonioli, colblog.blog.lemonde.fr)

 

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