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Pour sortir de la crise actuelle, les peuples doivent se rebeller contre la dictature de la finance

Posté par communistefeigniesunblogfr le 9 août 2011

Pour sortir de la crise actuelle, les peuples doivent se rebeller contre la dictature de la finance dans ECONOMIE 8 août 2011 -  par Patrick Le Hyaric

 

Repousser la dictature de la finance

 dans PCFVoilà plus de trois ans que le monde est entré dans une phase aigue de la crise

du système qui le régit. Car la crise actuelle est la crise du capitalisme et elle

ne trouvera de solution définitive que par une organisation supérieure de la

société, faite enfin pour les êtres humains et non plus d’abord pour la

rentabilité du capital.

Ce qui se passe depuis quelques mois et qui s’est accéléré encore ces derniers jours le montre de manière

très préoccupante. En effet, les dirigeants de ce monde ont, aux alentours de la semaine du 20 juillet,

expliqué que le nouveau plan d’aide à la Grèce, puis que l’accord aux Etats-Unis pour le relèvement du

plafond de la dette, solutionneraient les problèmes. Ceci s’est révélé une nouvelle fois faux et archifaux.

En vérité, les gouvernements se sont contentés de se mettre au service des requins de la finance.

D’ailleurs, les grands médias et les ministres ne disent-ils pas désormais qu’il faut

« rassurer les marchés financiers ».

De deux choses l’une, soit on détient son pouvoir du peuple pour rassurer les marchés financiers,

comme ils disent, soit pour mettre en œuvre des politiques au service des peuples.

Voilà qui donne une idée de la nature de classe des pouvoirs actuels. En vérité, depuis des années,

des gouvernements différents en France et aussi dans les autres pays ont délégué leur pouvoir ou donné

leur pouvoir aux rapaces de la finance. C’est ce que nous avions dénoncé lorsque nous avions refusé les

traités de Maastricht et de Lisbonne. Nous avions dit la vérité. La sacro sainte « liberté de circulation des

capitaux et des marchandises », avec toutes les déréglementations qui en découlent, veut exactement dire

cela. Cette liberté c’est la liberté de spéculer pour les tenants de la finance contre les droits des peuples à

vivre mieux, à avoir du travail, à disposer de services publics et d’une protection sociale efficace. Les fonds

financiers, les banques, les assurances spéculent sur tout, même, comble du système, sur l’achat, le rachat,

la vente et la revente des dettes des États.

[...]

Nous sommes ainsi entrés dans un nouveau système du capitalisme totalitaire où ce ne sont plus les

responsables politiques qui orientent les choix. La souveraineté politique est peu à peu enlevée au peuple

à qui on impose de subir, de payer et d’être surexploité pour satisfaire les appétits du capital.

Les peuples doivent se rebeller dans l’unité, reprendre leur destin en main. Ils doivent d’autant moins

se laisser faire que d’autres choix sont possibles rapidement :

  • revenir à des systèmes de crédits publics à la place des emprunts sur les marchés financiers ;
  • obtenir que ce soit la Banque centrale européenne qui rachète les dettes des Etats y compris par

création monétaire ;

  • bloquer la spéculation en taxant les mouvements de capitaux ;
  • sortir du libre échangisme intégral par des écluses financières aux frontières en fonction de

critères d’efficacité sociale et environnementale.

Surtout, à la place du « pacte Euro plus », qui est un pacte pour institutionnaliser l’austérité, l’urgence

est de répartir autrement les richesses en améliorant les rémunérations du travail, les retraites,

la protection sociale.

Un fonds européen de développement social et humain alimenté par la taxe sur les transactions

financières et par création monétaire de la Banque centrale européenne serait un nouvel outil pour

relancer des investissements utiles sociaux et pour le développement humain, notamment l’éducation,

les formations et les recherches, ainsi que des projets d’infrastructure communes dont l’Europe a besoin.

Les peuples doivent reprendre leurs affaires en main contre la dictature de la finance.

C’est la seule voie pour sortir de la grave crise actuelle.

[Article complet sur : patricklehyaric.net/]

A lire également :

Rompre avec l’endettement sur les marchés financiers sur pcf.fr/

 

Publié dans ECONOMIE, PCF, POLITIQUE, Speculation | Pas de Commentaire »

Qui a donné le pouvoir aux rapaces de la finance ?

Posté par communistefeigniesunblogfr le 9 août 2011

Quelques rappels historiques


Depuis le milieu des années 1980, les États ont créé des structures  pour permettre la libéralisation

internationale des marchés des capitaux et la mondialisation. Ces structures ont restreint la marge

de manoeuvre des politiques publiques.

Le « socialisme de gouvernement », en France et en Europe, a une écrasante responsabilité dans

la création de ces structures.

1986 : loi de déréglementation des marchés financiers, présentée par Pierre Bérégovoy. Avec cette

loi, l’État est donc intervenu pour abolir le contrôle de l’État !

1988 : la directive Delors-Lamy fixe pour l’été 1990 la réalisation de la pleine mobilité intra-

européenne des capitaux, entre les États membres et les États extérieurs à l’Union. C’est l’article 63

du traité de Lisbonne ! Le « marché financier européen devient un terrain vague de la finance ouvert

à tous les vents ! » Les actifs avariés des États-Unis ont ainsi pu voyager en toute liberté pour infester

les banques européennes en 2007-2008.

1990 : Bérégovoy diminue fortement la fiscalité sur les revenus du capital.

1998 : Strauss-Kahn instaure un régime fiscal douillet pour les stock-options des dirigeants des

grandes entreprises.

2001 : Laurent Fabius lance le Plan partenarial d’épargne salariale volontaire, germe de fonds de

pension à l’américaine. L’épargne individuelle remplacerait peu à peu le système de répartition par

solidarité, avec les cotisations de tous.

Janvier 2008 : Jacques Attali, un « expert » ancien conseiller de F. Mitterand, remet un rapport à

N. Sarkozy. Il y écrit : « Le renforcement de la croissance viendra de la capacité du pays à

investir dans les secteurs porteurs, comme la finance. » Or la grande crise financière est

évidente depuis avril 2007 !

 

Extraits de : « Les années d’hiver 1980-1985″ de Félix Guattari, paru en 1986

« Après leur victoire électorale quasi accidentelle, les cadres socialistes s’installèrent dans les trous

du pouvoir, sans aucune remise en question des institutions existantes, sans l’ombre d’une

proposition pour rebâtir une société humaine dans le présent désastre. »

  »Force nous est de constater que les socialistes français ont perdu la mémoire du peuple. »

 Jean Jaurès, fondateur de L’Humanité

  »Entre les deux classes, c’est une lutte incessante du salarié, qui veut élever son salaire, et du

capitaliste, qui veut le réduire ; du salarié qui veut affirmer sa liberté et du capitaliste qui veut

le tenir dans la dépendance. »

En conclusion (provisoire) :

Incarner la gauche, c’est se préoccuper du sort des catégories populaires.

Pourquoi toujours vouloir « rassurer les marchés, les banques, les financiers ? »

Il est urgent que la gauche cherche essentiellement à rassurer la majorité des catégories populaires,

par des propositions claires sur :

  • le partage des richesses produites par les salariés
  • les protections sociales
  • le rôle de l’État qui garantit une place à chaque citoyen
  • le contrôle véritable des financiers par des responsables politiques progressistes

 

Zoltan F., d’après La crise de trop de Frédéric Lordon – chez Fayard

 

la crise de trop

Frédéric Lordon est un économiste directeur de recherche au CNRS, spécialiste du capitalisme

financiarisé.

Il développe également un programme de recherche spinoziste en sciences sociales.

Dans ce livre, il analyse rapidement les mécanismes de la crise systémique de 2007-2008

pour se concentrer sur ses causes profondes et les réformes structurelles à engager.

 

 

 

 

guattari.1255608460.jpg

« Parmi les thèmes récurrents dans ces pages, on trouve une critique, plus que jamais actuelle,

du sempiternel discours de la « crise », qui est devenu depuis plusieurs décennies un formidable

instrument de « gouvernance » et de « normalisation ». Dès l’introduction, Guattari nous rappelle

que la « crise » (les « crises » multiples que les sociétés capitalistes connaissent sans cesse,

et dont celle que nous vivons aujourd’hui n’est que la dernière en date) ne sont pas des fatalités

inéluctables, mais les conséquences directes de choix d’ordre économique, soutenus par des

stratégies politiques ultralibérales à l’échelle planétaire.

On ne cesse ainsi de « prendre l’effet pour la cause » et de justifier des arbitrages politiques par les dures nécessités

d’une économie qui échapperait désormais à tout contrôle étatique, en feignant d’oublier que la dérégulation de

l’économie et de la finance à l’échelle planétaire n’a été rendue possible que par des choix politiques préalables. »

(Source : Manola Antonioli, colblog.blog.lemonde.fr)

 

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