Source : Rebellyon.info/ – 4 août 2011
L’abolition des privilèges : il paraît que c’était le 4 août 1789…
C’est dans le sillage de la prise de la Bastille le 14 juillet 1789 qu’aura lieu
une certaine abolition des privilèges dans la nuit du 4 au 5 août 1789.
Cette abolition sera votée par la toute nouvelle Assemblée Constituante.
Bref retour en arrière
L’ouverture des États Généraux à Versailles le 5 mai 1789 (les derniers dataient de 1614)
met en difficulté le roi de France Louis XVI, même si ces États Généraux ont été convoqués à sa demande,
surtout sous la pression du refus de payer les impôts, en particulier par la région du Dauphiné [1] :
le royaume est en effet en proie à de graves difficultés financières avec son endettement chronique et l’impôt est
écrasant.
La composition de ces États Généraux est assez disparate, avec ses 1139 représentants de trois ordres :
la noblesse (270 députés dont 70 de la haute noblesse)
le clergé (291 avec 200 curés et 91 évêques)
et le tiers état (578 dont près la moitié sont avocats et pour le reste des bourgeois d’affaire)
Les débats se focalisent rapidement sur la représentativité et sur la nécessité de réformes fiscales et sociales
(le roi y étant opposé) N’oublions pas que pour voter, il fallait payer l’impôt !
La tradition voulait que les trois ordres soient représentés en nombre égal et votent séparément, ce qui assurait
normalement aux deux ordres privilégiés une majorité automatique face au troisième. Bien que Louis XVI ait accordé
fin 1788 le doublement des voix pour le tiers état et n’ait rien dit du mode de scrutin dans la future assemblée
(les trois ordres réunis ou chacun séparément) la tension est forte. Le 17 juin, sur proposition de l’abbé Sieyès,
les députés du tiers état, renforcés par quelques curés, se proclament Assemblée nationale et, non contents de
rejeter la division en trois ordres, s’arrogent aussi le droit d’autoriser la perception des impôts. Le point de rupture
est atteint et le roi de France ordonne la fermeture des lieux des débats, par la force si nécessaire. Les députés du
tiers état décident alors le 20 juin 1789 de poursuivre leurs travaux (Serment du Jeu de Paume),
et le 9 juillet 1789 de transformer les États Généraux en Assemblée Nationale Constituante.
Cet acte met fin à l’absolutisme royal.
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Voir également :
blogs.mediapart.fr/La nuit du grand enfumage (4 août 1789)