Sommet européen : des mesures pour préserver les intérêts des financiers et mettre les peuples à genoux
Posté par communistefeigniesunblogfr le 22 juillet 2011
Site national du PCF – 21 juillet 2011 – Pierre Laurent
Sommet européen :
« Rien n’est réglé avec les mesures prises »
Devant l’exceptionnelle gravité de la crise des dettes publiques en zone euro,
les dirigeants européens réunis à Bruxelles refusent une fois de plus de se
rendre à l’évidence. Malgré le fiasco des recettes appliquées jusqu’ici, qui
ont plusieurs fois échoué et n’ont fait qu’encourager le chantage des marchés
financiers, les décisions du sommet européen prises sous la houlette
d’Angela Merkel et de Nicolas Sarkozy persistent dans une logique unique :
préserver les intérêts des grands créanciers, banques et assurances, et des spéculateurs.
Les décisions prises à Bruxelles ne doivent pas faire illusion. Les systèmes de refinancement et de rachat
des dettes publiques déjà mis en place sont un peu assouplis devant le risque d’effondrement généralisé
du système, mais les mécanismes globaux restent les mêmes. Le rôle de la Banque centrale européenne
n’est pas réorienté, les fonds spéculatifs ne sont pas taxés, l’idée d’une taxe bancaire est abandonnée,
la création d’un Fonds social et de solidarité pour le développement européen proposé par le Parti de la
Gauche européenne n’est même pas évoqué.
En échange, c’est aux peuples que l’on va continuer de demander à payer l’addition avec une surenchère
irresponsable à l’austérité, des politiques salariales ravageuses, la casse des systèmes de retraite et des
services publics, des privatisations généralisées. Les intérêts financiers sont sauvegardés à court terme,
mais les États et les peuples sont mis à genoux. Rien n’est réglé avec les mesures prises.
La seule solution durable est de rompre avec la logique actuelle, en abandonnant le pacte de stabilité et
le pacte de super-austérité de l’euro +, et en lançant un nouveau pacte pour une croissance sociale,
écologique et solidaire. Tourner le dos à la solidarité, soit par une sortie solitaire de l’euro, soit par
le renforcement de mécanismes fédéralistes autoritaires, serait suicidaire.
Le Parti communiste va poursuivre son combat contre les choix européens actuels et refusera leur
inscription dans la Constitution par le biais du système de la « règle d’or ».
Nous proposons de taxer durement la spéculation, d’instaurer une taxe Tobin sur les transactions
financières, de mettre à contribution, par un prélèvement spécifique, les banques, les sociétés
d’assurances, tous les fonds spéculatifs. Toute perspective de mise en défaut de la Grèce doit être
écartée. Le Fonds européen de stabilité financière qui soutient les marchés doit être remplacé par
un Fonds européen qui finance le développement social et solidaire des pays européens.
Le contrôle de la BCE doit être repris par les Parlements pour mettre à nouveau la politique
monétaire et du crédit au service de la créations d’emplois utiles à répondre aux besoins sociaux
et écologiques urgents et à venir. Hors de cette remise en cause radicale, tout discours sur la sortie
de crise est un dangereux leurre. Le mensonge des gouvernements européens doit cesser.
Pierre Laurent, secrétaire national du PCF
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