Agences de notation : des structures privées au service des rapaces de la finance
Posté par communistefeigniesunblogfr le 15 juillet 2011
Publié le 14 juillet 2011 par Patrick Le Hyaric
Les agences de punitions
Elles ne sont que trois. Elles agissent dans l’ombre. Elles ont un pouvoir tentaculaire.
Elles répondent aux noms de Moody’ s, Standard & Poor’s et Fitch Ratings. On les appelle
les agences de notation. Mais, à l’opposé du professeur Tournesol, elles ne distribuent pas
les notes avec générosité, elles ne donnent que des punitions.
La semaine dernière, les autorités européennes et quelques chancelleries se sont inquiétées à haute voix sur les
agissements de ces venimeux serpents. Mieux vaut tard que jamais. Ces agences sont des structures privées opaques,
créées par les systèmes bancaires et les fonds financiers pour noter les budgets des États et la situation des… banques,
celles-là mêmes qui prêtent de l’agent aux États. Bonjour le conflit d’intérêts.
Ces structures que personne ne rencontre jamais font la pluie et le beau temps, en lien avec les intérêts
supérieurs des seuls marchés financiers qui les rémunèrent. Lorsqu’elles abaissent comme on dit la note d’un État,
celui-ci doit payer plus cher l’argent qu’il emprunte sur ces mêmes marchés financiers. C’est d’ailleurs pour conserver
une bonne note que M. Sarkozy avait défendu et fait voter la contre-réforme des retraites, qu’il aggrave encore en
augmentant comme il l’a fait la semaine dernière le nombre de trimestres de cotisation. Et ce n’est pas fini puisque
le 10 juin dernier l’une de ces sorcières, Standard & Poor’s, a rendu publique une note dans laquelle on peut lire ceci :
« si les autorités françaises ne poursuivent pas la réforme des retraites,
ne continuent pas à modifier la sécurité sociale… il est incertain que [nous]
maintenions la note AAA de la France ».
Autrement dit, après les retraites, demain on passe à la sécurité sociale. C’est l’abaissement brutal de la note
du Portugal qui a mis le feu aux poudres. Voila un pays dans lequel le parti de M. Barroso, président de la Commission
européenne, vient de gagner les élections, à qui, comme pour la Grèce et l’Irlande, le triumvirat totalitaire – composé
de cette même Commission de Bruxelles ; du Fonds monétaire international ; de la Banque centrale européenne – est
en train d’imposer une insupportable austérité et qui doit emprunter de l’argent aux banques privées à 12 % parce que
sa note a été dégradée. Ce même argent que ces mêmes banques auront emprunté à 1% auprès de la BCE.
Ainsi les rapaces des institutions financières se gavent de l’existence et de l’aggravation de la dette,
grâce aux charges financières qui constituent pour elles une rente facile que payent les travailleurs,
les retraités, les jeunes, en réduction de salaires, de niveaux de retraite, en destruction de services publics
et d’emplois.
[Lire la suite sur : patricklehyaric.net/]
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.