Retraites : la double peine pour les natifs de 1955
Posté par communistefeigniesunblogfr le 5 juillet 2011
4 juillet 2011 - Clotilde Mathieu
Tout le monde avait retenu 2012, mais le gouvernement de Sarkozy
a modifié le
calendrier pour rallonger la durée de cotisation à
166 trimestres dès cette année.
Alors que la « réforme » des retraites, reculant l’âge de départ en retraite de 60 à 62 ans, est entrée en vigueur
vendredi, le gouvernement s’apprête à activer dans les plus brefs délais le deuxième mécanisme permettant
d’allonger la durée de cotisation. Ce mercredi, le gouvernement consultera le Conseil d’orientation des retraites
(COR), qui, depuis la réforme de 2010, doit chaque année, donner son aval sur l’augmentation du nombre de
trimestres permettant de bénéficier d’une retraite à taux plein pour tous les assurés atteignant 56 ans. Avis qui
doit être suivi d’un décret d’application. Cette mécanique découle de la réforme Fillon de 2003, et dont le principe
consiste à allonger la durée de cotisation en fonction de la hausse de l’espérance de vie après 60 ans. Sauf que
le gouvernement, sans en modifier le principe, a décidé d’accélérer le processus, initialement prévu pour 2012,
selon un membre du cor.
Cet empressement à faire passer ce décret durant les vacances montre une volonté de la part du gouvernement et
de Nicolas Sarkozy de ne pas relancer le débat sur les retraites en pleine présidentielle. D’autant que l’opinion
publique et les millions de personnes mobilisées durant les grandes manifestations de 2010 n’ont toujours pas
digéré le passage en force du gouvernement.
Concrètement, dès cette année 2011, les personnes nées en 1955 devront ainsi cotiser 166 trimestres,
soit 41,5 ans contre 165 trimestres (41 ans et 1 trimestre) pour ceux nés en 1954. Dans cette logique,
en 2012, les personnes nées en 1956 seront contraintes de cotiser un trimestre de plus, etc.
En limitant le débat à une simple équation comptable, et en ne laissant au COR qu’un avis technique, le gouvernement
impose l’allongement de la durée de cotisation comme seule perspective de préservation du système de retraite.
Éludant de fait les véritables enjeux du système, tels que la pénibilité, l’allongement de la durée d’étude, le chômage,
les inégalités hommes-femmes ou encore la question d’un autre mode de financement. C’est aussi oublier que s’il y a
de grandes différences d’espérances de vie entre les catégories socio-professionnelles, c’est que la pénibilité raccourcit
la vie. Donc rallonger la durée de cotisation pour faire travailler plus longtemps ne peut que réduire à terme l’espérance
de vie.
Autant de questions qui, malgré les tours de passe-passe du gouvernement, ne manqueront pas de rythmer 2012, tant
l’équilibre envisagé du régime général des retraites pour 2018 devient un vaste leurre, basé sur des hypothèses
économiques aléatoires et aujourd’hui fantaisistes.
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