Grèce : Mikis Theodorakis appelle le peuple grec à la résistance
Posté par communistefeigniesunblogfr le 12 juin 2011
Grèce : Mikis Theodorakis entre de nouveau en résistance
De notre envoyé spécial à Thessalonique
Mikis Theodorakis avait prévenu : que l’on m’interdise de tenir un discours sur la place Aristotelous, que l’on cherche
à me déloger, je resterai ! La mairie, qui tente d’interdire les rassemblements à cet endroit, lui avait proposé
un autre lieu. Il avait refusé, voulant s’exprimer en centre ville. La polémique a fait parler. Ni le maire, ni le recteur
de l’université n’ont souhaité le recevoir. Qu’importe.
Le 9 juin, à 20 heures précises, le compositeur grec, de renommée internationale, une des personnalités préférées
des Grecs, était sur place, accompagné de membres du mouvement « Spitha » (étincelle) qu’il vient de lancer avec
différentes personnalités (universitaires, intellectuels…) qui souhaitent s’unir pour faire barrage à l’austérité et au
mémorandum. A 86 ans, Mikis Theodorakis a toujours envie de se battre. Son engagement est permanent.
Il est un « monstre sacré », précise Effi, une habitante, la cinquantaine, venue écouter son discours.
20 h. 30. Notis Marias a prononcé le sien. Ce professeur de droit co-fondateur de « Spitha », a dénoncé
le mémorandum, les politiques du gouvernement, de l’Union européenne et du FMI, a expliqué que ce texte est
anticonstitutionnel et a appelé à un rassemblement du peuple grec pour changer le cours des orientations
économiques et politiques. Le public écoute et applaudit. La foule continue de se masser, nombreuse, sur une place
qui ne semblait pas assez grande.
Dès que Mikis Theodorakis monte sur scène, les applaudissements redoublent.
Il analyse l’histoire grecque, s’en prend au gouvernement et à la troïka
(BCE, Commission et FMI) qui mènent le pays dans le mur, aux banquiers
qui assoiffent sa population. Malgré le Vardaris, le vent local, qui apportait
un peu d’air frais sur Aristotelous, Mikis Theodorakis tient bon, encourage
les auditeurs à résister, à se rassembler. « Ça nous fait chaud au cœur »,
déclare Effi, émue de « le voir de si près ».
27 ans après la chute de la dictature des Colonels, lui qui s’y est opposé, qui a été emprisonné plusieurs fois,
refuse de voir son pays bradé. Le 9 juin, une voix de la sagesse soufflait sur Thessalonique, appelant de nouveau à la
résistance.
« Et s’il le faut, j’irai, malgré mon âge, partout en Grèce, jusque dans les plus petits villages », explique-t-il à l’Humanité.
- À lire dans l’Humanité Dimanche en kiosque le 16 juin :
–> un entretien exclusif avec Mikis Theodorakis et un texte de lui.
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