RSA : Martin Hirsch n’en finit pas de manger son chapeau
Posté par communistefeigniesunblogfr le 10 juin 2011
le 9 Juin 2011
RSA : Martin Hirsch n’en finit pas de manger son chapeau
Le père du Revenu de solidarité active (RSA) n’en finit plus de manger
son chapeau à propos des aménagements voulus par l’UMP concernant
ce dispositif.
Lui qui avait dans un premier temps critiqué la chasse aux pauvres
décrétées par Wauquiez, Copé et consorts à l’encontre des bénéficiaires du RSA,
a retourné bien vite sa veste hier soir en se rangeant derrière les ténors de la majorité présidentielle.
Depuis, il subit les critiques très vives de ses anciens compagnons du gouvernement, sans rien trouver à y redire.
- Wauquiez , Copé et Baroin, à bras raccourcis
Ce jeudi matin, c’est Laurent Wauquiez qui lui a adressé une nouvelle avoinée.
L’auteur de l’assistanat, « cancer » de la société, a fulminé avec son style bien à lui: « Y a des limites à la démagogie,
c’est juste n’importe quoi ce que Martin Hirsch a raconté! (…) Le problème de Martin c’est un peu être et avoir été.
Je ne retrouve plus le Martin Hirsch de 2007 qui avait des convictions, des convictions d’ailleurs qu’on a mises en œuvre.
Aujourd’hui je trouve qu’il est un peu dans l’aigreur… Pour lui, ce qui semble le plus compter c’est défendre à tout prix
ce qu’il a fait plutôt que d’essayer d’améliorer les choses ».
Mercredi soir, Jean-François Copé était déjà tombé sur Hirsch, à l’occasion de la convention de l’UMP
sur la « justice sociale » à laquelle participait l’attaqué. « On a vu, à l’occasion de cette convention, que certains procès
d’intention faisaient pschitt », a affirmé le patron de l’UMP.
Un peu plus tôt mercredi, François Baroin le rappelait à l’ordre : « Si M. Hirsch a une histoire personnelle et a été un acteur
majeur de la mise en œuvre de ce RSA, il n’en est pas propriétaire, cela ne l’autorise pas à dire n’importe quoi,
n’importe comment dans n’importe quelle circonstance. » (à lire aussi: l’UMP Eric Ciotti s’attaque aux pauvres)
- Les bonnes questions de Hirsch…
L’ex-Haut commissaire aux Solidarités actives avait réagi vivement au projet de l’UMP d’obliger certains des bénéficiaires
du RSA à exercer une activité rémunérée imposée de 5 heures par semaine, sous peine de perdre une partie de leur
prestation.
Derrière cette mesure, il discernait une manœuvre « machiavélique », visant à récupérer une partie de l’argent budgété
pour le RSA et non encore dépensé à d’autres projets.
« Ça me ferait mal au cœur qu’on utilise l’argent des travailleurs modestes pour alléger l’impôt de solidarité sur la fortune »,
a déclaré Martin Hirsch, qui a fustigé « ceux qui veulent faire leur carrière sur le dos des pauvres. (…) Il ne faut pas
se laisser faire par des entourloupes. Il y a des excédents, un milliard, il faut les remettre dans la poche des gens
modestes qui travaillent. »
Jurant que « ça ne marchait pas comme ça », François Baroin avait par la suite évité de répondre à l’utilisation
de cet excédent d’un milliard non dépensé¹.
- … sur lesquelles il s’assoit dessus
Quelques heures après avoir émis ces critiques, Martin Hirsch s’est ravisé.
Lors de la convention UMP sur la « justice sociale », il a dit : « Je ne renie rien de ce que j’ai fait et de ce que j’ai
dit (…) mais je trouve qu’il ne faut pas s’opposer. Il faut proposer tout le temps des choses pour améliorer ».
Entre ces deux positions, le rappel au devoir de réserve adressé par François Baroin a dû faire son travail.
L’ex-Haut commissaire aux Solidarités actives est en effet aujourd’hui président de l’Agence du service
civique, après nomination par Nicolas Sarkozy.
¹ DERNIÈRE MINUTE : Comment sera utilisé le milliard d’excédent du FNSA qui était prévu pour aller vers les ménages les plus modestes ? Selon Eco89, la question, posée brutalement par Hirsch, garde son intérêt.
Le raisonnement est simple : après la réduction de l’ISF que le gouvernement a promis d’engager sans aggraver le déficit public, cet impôt ne rapportera plus que 2,2 milliards au lieu des 4 milliards actuels. La suppression du bouclier fiscal rapportera de son côté 720 millions d’euros. Il reste donc 1,1 milliard d’euro à trouver. Un milliard en trop d’un côté, un milliard en moins de l’autre… l’affaire pourrait être entendue.
Selon un avocat spécialiste des dépenses publiques, «la règle générale est la suivante : quand on a un surplus dans le budget de l’Etat, il rejoint la masse des recettes et son utilisation ultérieure sera décidée par le Parlement». Donc, ce qui n’est pas dépensé n’est pas provisionné pour l’année suivante mais remis au pot commun. Et quand on sait comment l’UMP fait usage du pot commun depuis quatre ans, il est donc permis de douter. (source : actuchomage.org/)
–> A lire: Wauquiez attaque le RSA par la droite
–> A savoir: La France compte huit millions de travailleurs pauvres
Le prix de la dignité
… le RSA ? Ne m’en parlez surtout pas…
c’est un peu comme la cigarette du pendu qu’on offrait jadis gracieusement à celui qui montait sur l’échafaud et à qui on demande aujourd’hui de faire des courbettes pour la mériter…
sous prétexte que toute peine mérite salaire !
http://www.lejournaldepersonne.com/2011/06/le-prix-de-la-dignite/