30mai 2011 – Sébastien Crépel, Christophe Deroubaix,
Jean-Paul Piérot
- PCF : le poids du « cœur » et de la « raison»
À quelques jours du choix de la stratégie et des candidatures aux élections de 2012, le point du débat
des communistes vu par le prisme de trois conférences départementales.
Les communistes sont dans la dernière ligne droite avant la désignation des candidats qui les représenteront
à la présidentielle et aux législatives de 2012. La conférence nationale du PCF, convoquée à la fin de la semaine,
du 3 au 5 juin, a pour tâche d’arrêter la (ou les) proposition(s) sur lesquelle(s) l’ensemble des communistes
sont appelés à se prononcer par un vote, les 16, 17 et 18 juin.
Un grand nombre de fédérations du PCF ont profité de ce dernier week-end pour élire leurs délégués à la
réunion nationale. L’occasion de faire le point sur les questionnements et les débats des communistes.
Bouches-du-Rhône
Dans ce département, le nom du candidat qui portera les couleurs du Front de gauche à la prochaine élection
présidentielle n’a provoqué ni psychodrame ni interminable débat. Un militant de Marseille a résumé :
« Chassaigne est le candidat du cœur. Mélenchon, celui de la raison. »
Les conditions de cette candidature ont été discutées. Dans les sections, l’accent a été mis sur la nécessité
« que la direction nationale du PCF prenne toute sa place dans la direction de la campagne », comme l’a rapporté
Pierre Dharréville, secrétaire départemental.
Mais « l’enjeu est plus large » que cette candidature, a rappelé Alain Hayot :
« La question centrale c’est l’absence de crédibilité, de perspectives politiques. Une dynamique ne peut
se contenter d’un cartel d’organisations même élargi. Il faut que le Front de gauche trouve le moyen
d’un élargissement populaire. »
« Nous sommes encore trop dans le rapport d’organisation malgré les efforts du projet partagé pour
dépasser ce carcan », a constaté Gaëtan Fernandez de Miramas.
[Lire la suite sur : humanite.fr/]
http://andrechassaigne.over-blog.com/ – 31 mai 2011
Depuis sa création, à la veille des élections européennes de 2009, le Front de Gauche a réalisé des résultats
électoraux encourageants, matérialisant ainsi un réel besoin de propositions transformatrices pour la société
et d’horizon nouveau pour la gauche. A l’initiative de ce rassemblement, les communistes partagent majoritairement
l’idée que le Front de Gauche est un outil qui doit chercher à rassembler largement à gauche.
Je pense, pour ma part, qu’il ne doit pas se limiter à une stratégie d’alliance électorale de forces et structures
politiques constituées. Il doit prioritairement viser un enjeu essentiel : être le moyen d’implication populaire
dans le débat politique et le lieu d’élaboration collective des contenus de la transformation sociale et écologique
que nous entendons porter. Il faut donc nous tourner davantage vers celles et ceux qui luttent, qui espèrent,
qui s’engagent, mais aussi vers celles et ceux qui doutent, qui ne nous entendent pas, qui ont perdu confiance
dans toute perspective d’un changement de société. Nous concrétiserons ainsi une autre pratique politique et
redonnerons en quelque sorte « ses lettres de noblesse à la politique ».
J’en suis en effet convaincu : le choix de l’implication populaire, associé aux luttes, est déterminant pour matérialiser
pas à pas le changement de société que nous envisageons. A la veille des échéances de 2012, les conditions du débat
démocratique s’inscrivent toujours plus profondément dans une dérive présidentialiste de la Vème République,
que les communistes ont toujours combattue. La personnalisation à l’extrême rend quasiment inaudible la construction
d’autres démarches politiques misant sur l’intelligence collective, le travail commun, la reprise en main de leur avenir
par les citoyens, alors même que cette aspiration à faire autrement trouve aujourd’hui un écho retentissant en Europe,
que ce soit en Espagne, au Portugal, en Grèce ou même au Royaume-Uni. Dans ce contexte, même si [Lire la suite]
- Écho des débats dans le Nord
Source : Communistes - Supplément à l’Humanité du 1er juin 2011
Prolonger l’élan des cantonales
par Patrice Falguier
Le 21 mai, 120 communistes du Nord étaient réunis en conférence départementale pour poursuivre le débat engagé
dans les sections. La base de la discussion ? La synthèse des procès-verbaux issus des 35 assemblées locales.
Pour Fabien Roussel, secrétaire de la fédération, cette mise en commun a permis de dégager quelques idées fortes et
surtout une ambition. Après le succès des candidats du Front de Gauche aux cantonales, les communistes du Nord
entendent aller à la bataille des sénatoriales, des législatives et à la présidentielle avec le même esprit rassembleur
et offensif qu’au printemps dernier. C’est ce qui conduira la conférence à prendre une première décision :
celle de retourner voir, dans les prochains mois, les dizaines de milliers de familles rencontrées lors de la campagne
des cantonales.
L’objectif : leur présenter les propositions du PCF contre la vie chère et débattre avec elles des choix politiques à
mettre en oeuvre pour changer vraiment la vie.
Deuxième idée : Attachés au Front de gauche et à une démarche de rassemblement capable de construire une
alternative crédible, y compris avec d’autres forces politiques, les communistes du Nord regrettent la façon dont se
construit l’accord politique pour 2012. Il est vécu par beaucoup de militants comme un « marchandage de sommet »,
une sorte de « donnant/donnant » qui risque, selon eux, de réduire la dynamique de la démarche.
Aussi, pour les législatives où l’objectif départemental est de passer de 9,6 % à 12 ou 13 %, la démarche, le contenu
des propositions, de la campagne et les candidatures devront, pour être crédibles, être construits de bout en bout
par les militants et les populations concernées.
Enfin, concernant la candidature à la présidentielle, peu de débats, les communistes étant plus attachés au contenu
qu’aux noms, « d’autant qu’en l’état, les propositions avancées ne suscitent pas un grand enthousiasme
dans le département ».
Source : PCF Béziers
- Le Parti de Gauche se voit déjà comme le fossoyeur du PCF
ou la fable de la grenouille qui se voyait plus grosse que le boeuf
La réalité des objectifs de Mélenchon et du Parti de Gauche apparait de plus en plus clairement. Le communiqué du 30 mai du PG retraçant ses exigences pour un accord du Front de Gauche sont un coup de canon contre les communistes qui va détruire toutes les illusions de ceux qui croyaient avoir affaire à un partenaire cherchant à élargir un rassemble populaire.
Le PG soumet 10 conditions à un accord dont certaines sont déjà connues, comme la candidature de Mélenchon aux présidentielles, mais dont certaines contredisent tous les discours tenus par la direction du PCF aux militants communistes pour les convaincre de renoncer à choisir eux-mêmes leur candidat.
En résumé, le FG n’est plus une alliance, mais une nouvelle force politique fusionnant PCF, PG et GU, présentant ses candidats sous son seul nom FG et globalisant ses finances avec sa propre association de financement.
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