L’État palestinien, c’est maintenant !
Le Proche-Orient est à la croisée des chemins. La poursuite de la colonisation
israélienne de la Palestine a conduit les négociations de paix dans l’impasse.
Le désespoir risque de provoquer l’éclatement d’une troisième Intifada.
A l’heure où les peuples arabes reprennent en mains leur destin,
seule une reconnaissance généralisée de l’État de Palestine dans les frontières
d’avant la guerre de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale, peut ouvrir une
perspective nouvelle.
Or, le 24 septembre 2010, le président Barack Obama a proposé à l’Assemblée
générale des Nations unies de « revenir l’année prochaine avec un accord qui
amènera un nouvel État membre aux Nations unies, un État palestinien
indépendant et souverain, qui vive en paix avec Israël ». Depuis, la plupart
des États latino-américains ont reconnu cet État de Palestine.
Le 21 avril, le président de la République Nicolas Sarkozy a fait part au président
palestinien Mahmoud Abbas de son « soutien très clair aux efforts visant la création
d’un État palestinien ». Et le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé estime que la reconnaissance de l’État palestinien
est « une hypothèse qu’il faut avoir en tête », mais qu’ « il faut le faire avec l’Union européenne ». Laquelle s’est
engagée, le 13 décembre dernier, à en faire autant « le moment venu ». Ce moment est venu.
Le président Mahmoud Abbas a entamé une tournée afin d’obtenir la reconnaissance de l’État de Palestine.
En Israël même, des personnalités pour la plupart issues du Mossad, du Shin Bet, de l’armée et du monde des affaires
ont rendu publique une « Initiative de paix israélienne » en faveur de la création d’un État palestinien à côté de celui d’Israël.
Cette initiative a été suivie d’une pétition dans le même sens signée par une soixantaine de personnalités
dont dix-sept lauréats du Prix d’Israël, une des plus hautes distinctions en matière d’art, de sciences, de lettres,
des universitaires comme Zeev Sternhell et Yirmiyahu Yovel, la fondatrice du parti Meretz Shulamit Aloni.
Les signataires rappellent la résolution 181 de l’Assemblée générale de l’ONU du 29 novembre 1947, qui stipulait
« la création d’un État juif et d’un État arabe indépendants », et reprennent plusieurs phrases de la Déclaration
d’indépendance d’Israël du 14 mai 1948. Et ils ajoutent : « Nous avons regardé autour de nous, constaté ce qui se passe
dans les pays voisins et nous nous sommes dit qu’il est temps pour les Israéliens de faire entendre leur voix. »
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UE, ONU : les conditions sont réunies pour la reconnaissance de l’État palestinien (Vidéo)