11 mai 2011 – Glop Lerouge, Secrétaire de Section
Avec Wauquiez contre les assistés !
Sacré Wauquiez, toujours une vanne d’avance :
« Cette question de la différence entre le travail et l’assistanat est aujourd’hui l’un des vrais cancers de la société française ».
Les mecs qui crèvent dans les hostos sinistrés par ses copains de droite n’ont pas de « vrais cancers », eux ! Non-non, le « vrai cancer » c’est l’assistanat. Et il dit ça, Wauquiez, alors qu’on enterre le courageux Patrick Roy, emporté par le crabe du pancréas. Des trucs comme ça, il n’y a que l’UMP pour les oser !
Ceci dit, cette histoire des travaux d’intérêt général pour les « bénéficiaires » des minima sociaux, Sarkozy nous l’avait déjà contée. C’est à cause de ses souvenirs au ministère de l’Intérieur : le RSA, pour ces gens, c’est comme l’alcool au volant, ça se soigne à coups de travaux d’intérêt général, et la taule en cas de récidive.
A part ça, côté com’, l’épouvantail de l’assistanat est une arnaque de haut vol, bien ficelée comme il faut. Les assistés, ça fait deux problèmes : « ils ne foutent rien pendant qu’on trime et (comme le disait cet assisté de Coluche) c’est nous qui paye ». Et en plus, « c’est fraudeurs et compagnie ». Côté gruge, ces gentlemen de la Sarkozie disent qu’ils veulent lutter contre les fraudes qui nous coûtent un max. Sauf que, les fraudes au RSA c’est peanuts, quelques millions d’euros tout au plus (quand on a soustrait les erreurs de l’administration et le pognon récupéré sur trois ans), alors que la fraude fiscale c’est la bagatelle de 50 milliards d’Euros par an (3 % du PIB)… Il est vrai que le RSA c’est les pauvres, la fraude fiscale c’est les riches. Deux enseignements : les pauvres fraudent moins que les riches ; les assistés fiscaux fraudent peinards au pays de l’UMP.
Mais venons-en au vrai problème : il y a des gens qui sont payés à rien foutre, et c’est un scandale pour ceux qui bossent ! Bah c’est vrai quoi, la France est rongée par deux gangrènes (c’est pas des cancers, j’ai demandé à mon toubib) : les assistés immobiliers et les assistés mobiliers. Les assistés immobiliers ce sont les propriétaires d’immeubles et de terres. Pendant qu’ils se touchent les noix sous les cocotiers, leurs locataires se crèvent à la tâche : ils foutent rien et pompent le fric des braves gens. Il a raison Wauquiez, il y a de quoi avoir la Kalachnikov qui gratte. L’autre catégorie, les assistés mobiliers, c’est les actionnaires, les banquiers, les financiers et autres détenteurs de « titres au porteur » (on les appelle comme ça mais ils portent que dalle). Pendant que le travailleur crée la richesse, l’actionnaire règne sur l’art subtil des mots fléchés, et c’est lui qui empoche le pactole. Il a raison Wauquiez, c’est dégueulasse pour ceux qui bossent, et il y a de quoi marronner. Il ne faudrait pas se la laisser conter : les rentiers ne sont pas des gens « qui ont trimé toute leur vie » pour se constituer une rente. Il y a des fortunes obtenues grâce à la prédation capitaliste, bien sûr, mais pour l’essentiel, c’est de l’héritage que vient la rente. L’économiste Thomas Piketty a fait les comptes : alors que la part de l’héritage dans le PIB était tombée à 5,7% en 1950, elle est remontée à plus de 20% aujourd’hui ! Et ce génie de Sarkozy n’a trouvé rien de mieux à faire que de détaxer à tour de bras les donations et les successions ! Évidemment, c’est plus facile pour Wauquiez & Co. d’accabler les pauvres gars qui survivent au RSA, plutôt que d’affronter les rentiers qui les font élire.
On résume : pendant qu’on bosse, les rentiers de l’immobilier et du capital ne foutent rien et vivent à nos crochets. Il a raison, Wauquiez, il faudrait leur coller des travaux d’intérêt général, pour commencer.
Glop Lerouge