Islande : Et NON deux fois !
Posté par communistefeigniesunblogfr le 12 avril 2011
Source : CADT Francais - 11 avril par Yvette Krolikowski, Mike Krolikowski, Damien Millet
Islande : NON et encore NON !
Le 9 avril 2011, les Islandais ont refusé, à près de 60%, de payer pour assumer les erreurs de ceux qui ont conduit leur
pays dans l’abîme. Ils ont une nouvelle fois refusé par référendum l’accord Icesave, qui prévoit que l’État indemnise les
centaines de milliers d’épargnants britanniques et néerlandais ayant perdu de l’argent lors de la faillite de cette banque
en ligne en 2008. Ils ont donc confirmé le premier « non » prononcé en mars 2010, ce qui agace au plus haut point tout
à la fois le gouvernement islandais, les gouvernements britannique et néerlandais, l’Union européenne, les banquiers et
les promoteurs de la mondialisation néolibérale. Tous ces hauts responsables ne voient aucun inconvénient à ce qu’une
banque en ligne nommée Icesave propose des taux mirobolants pour attirer les clients, que des citoyens britanniques et
néerlandais attirés par la promesse de gains faciles y investissent en toute connaissance de cause, que Londres et
La Haye viennent éponger les pertes de ces spéculateurs quand une crise de grande ampleur éclate provoquant la faillite
de la banque concernée, puis que ces gouvernements se retournent contre l’État islandais pour qu’il prenne en charge les
3,9 milliards d’euros qu’ils ont dépensés, et que la première ministre islandaise soit d’accord pour imposer cette purge à son pays. Fort heureusement, le peuple islandais a une nouvelle
fois dit non.
Avouons que les mines défaites de ceux qui pensaient que le peuple allait accepter l’inacceptable ont été assez jubilatoires. Le Royaume-Uni et les Pays-Bas, « très déçus »,
reprendront la procédure judiciaire devant l’Autorité de surveillance de l’Association européenne de libre-échange (AELE). Selon le ministre néerlandais des Finances :
« Le temps des négociations est terminé, l’Islande demeure dans l’obligation de rembourser, la question relève désormais des tribunaux. » Du côté du gouvernement islandais :
« Le résultat du référendum n’affectera pas le début des versements par la société Landsbanki Islands hf. [maison-mère d’Icesave] aux créanciers prioritaires – y compris les autorités
britanniques et néerlandaises. » Le peuple s’est exprimé, il est maintenant instructif de suivre le niveau de respect de cette décision. Mais pour comprendre comment l’Islande en est
arrivée là, un retour en arrière s’impose.
Du paradis à l’enfer
Source illustration ajoutée : PCF Grésivaudan
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