Nucléaire : intervention d’André Chassaigne

Posté par communistefeigniesunblogfr le 4 avril 2011

Intervention d’André Chassaigne lors du débat organisé par le PCF sur la politique énergétique après la catastrophe nucléaire du Japon

Source :

30 mars 2011

Après la catastrophe nucléaire au Japon, quelle politique énergétique ?

    « Je voudrais introduire mon intervention par plusieurs interrogations concernant les engagements indispensables en terme de réduction des émissions de gaz à effet de serre,

avant de revenir sur les exigences qu’elles impliquent en lien avec la catastrophe nucléaire au Japon et à ses répercussions sur les enjeux énergétiques.

    Sans vouloir être trop long, je tiens à rappeler quelques éléments de constat sur l’ampleur du défi de société qui se pose à nous, si nous voulons lutter efficacement contre le

réchauffement climatique.

    Notre biosphère a une capacité de recyclage et d’assimilation de 3 milliards de tonnes équivalent carbone chaque année, soit environ 500 kilogrammes par terrien et par an.

Ce sera naturellement moins en fonction de la progression du nombre d’habitants.

    Pour compenser les excès d’émissions passées, qui influencent le climat d’aujourd’hui et celui de demain pour plusieurs décennies au moins, l’objectif à se fixer pour 2050,

si l’on veut respecter les recommandations du Groupe d’expert Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC), devraient être de l’ordre de 250 kilogrammes annuels

d’émission de CO2 par habitant.

    Il faut prendre en compte à sa juste mesure cet objectif quand en moyenne, je dis bien en moyenne, avec toutes les limites qu’une moyenne implique, un résident français

émet 2 tonnes de CO2 par an.

    Cela impose pour notre pays de réduire de plus de 85 % ses émissions de CO2, alors que nous ne sommes pas parmi les pires élèves des pays industrialisés, et alors que les

seules émissions liées à l’activité agricole correspondent à elles seules à ce niveau moyen. Le développement d’une agriculture écologiquement intensive, que nous souhaitons,

ne permettra pas d’obtenir une réduction significative.

    Pour tenir cet objectif, la France, vers 2050, ne devrait tout simplement plus utiliser d’énergie carbonée pour toutes ses activités industrielles, de transports, ou résidentielles.

    Il faut aussi replacer cet objectif à l’échelle mondiale avec des pays qui ont des consommations moyennes beaucoup plus importantes. Je pense notamment aux Etats-Unis,

au Japon, ou à certains pays européens. Il faut aussi mesurer l’impact de la forte croissance des émissions des pays en développement, notamment de la Chine, de l’Inde et

du Brésil.

    D’ores et déjà, et en préalable à tout débat sur une politique énergétique, une première question s’impose. Où en sommes-nous dans la mise en place de politiques pour faire

face aux changements climatiques ?

    Après le fiasco du sommet de Copenhague, le sommet de Cancun devait être un moment clé pour se donner des moyens et des outils pour atteindre l’objectif de limitation du

réchauffement climatique à 2°C, recommandé par le GIEC, au-delà duquel, je le répète, certaines conséquences ne sont plus maîtrisables.

    Deux voies devaient faire l’objet de négociations à Cancun. La plus fondamentale en terme de respect des objectifs du GIEC, c’est-à-dire la définition d’engagements contraignants

de limitation des émissions, a tout simplement été repoussée, voire catégoriquement rejetée par plusieurs grandes puissances. Je rappelle que tout cadre contraignant pour prolonger

les engagements de réduction du protocole de Kyoto, qui se terminent fin 2012, a été rejeté et remis aux calendes grecques ! D’autant plus que ces objectifs de Kyoto pour les pays

de l’annexe 1, n’ont pas été atteints pour l’essentiel de ces pays.

    Ces mêmes pays ont donc concentré les débats sur la deuxième voie, celle des mesures non contraignantes concernant les pays pauvres.

    Le bilan de ces négociations, quelle que soit l’appréciation médiatique souvent flatteuse qui en est faite, est, dans les faits, un échec majeur et un acte d’irresponsabilité

dramatique pour les générations futures que portent les grandes puissances !

[Lire la suite sur : andrechassaigne.over-blog.com/]

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