Michel Agier : « Il y a le monde, et il y a les indésirables au monde »

Posté par communistefeigniesunblogfr le 24 février 2011

Source : ARTICLE XI - samedi 19 février 2011, par Lémi

 

Michel Agier : N’importe où mais pas chez nous. Si la phrase est signée Natacha Bouchart, maire de Calais, le refrain est connu, récurrent

en matière d’immigration. En France comme en Europe, on peut déplorer les malheurs du monde, pas les accueillir.

Un air du temps que décrypte l’anthropologue Michel Agier, qui rappelle qu’exclusion et enfermement des migrants

n’ont pas toujours été la norme.

 

Michel Agier : « Il y a le monde, et il y a les indésirables au monde »

 

Migrants dans un squat de Calais, décembre 2010 [1]

Calais1-d343f dans Racisme - Xenophobie


«  La police passe souvent plusieurs fois par jour, surtout le matin, vers six heures, quand nous dormons. Ils embarquent une dizaine

de personnes, au hasard, les premiers qui leur tombent sous la main. » C’était à Calais, il y a deux mois. Nabeel, un jeune Soudanais,

nous décrivait le quotidien des migrants de Calais [2]. Un quotidien fait de brimades quotidiennes, de harcèlement policier et

d’enfermements à répétition. Tableau noir qui ferait presque figure de norme tant il est répandu et ne choque plus vraiment hors des

milieux associatifs ou militants. À Paris comme à Calais, à Tripoli comme à Bruxelles, les migrants sont considérés comme des

« indésirables » qu’il s’agit de refouler et d’enfermer, flux à endiguer à la source. Le n’importe où mais pas chez nous est dans toutes les

bouches, mantra martelé jusqu’à la nausée.

 

Pire, ces politiques nationales et européennes fondées sur l’exclusion, guidées par l’inflation sécuritaire, sont tellement enracinées qu’elles donnent quasiment le sentiment d’avoir toujours existé.

Comme si les notions d’asile, d’universalisme ou de réfugiés relevaient d’une autre dimension, d’une utopie dépassée. Un simple retour en arrière suffit pourtant à prouver le contraire… Pour retracer

le processus, prendre de la hauteur, il convient d’étendre le champ chronologique et analytique, de quitter le temps court, celui des médias et des politiques. C’est à cela que s’attelle l’anthropologue

Michel Agier, directeur d’études à l’EHESS, membre de l’Institut de Recherche pour le Développement (Centre d’études africaines) et auteur (entre autres) de deux livres indispensables pour comprendre

le temps présent : Gérer les indésirables, des camps de réfugiés au gouvernement humanitaire [3] et Le Couloir des Exilés, être étranger dans un monde commun [4]. Entretien.

agier_bis_2_-f7423 dans Sans Papiers - Immigration

 

[Lire l’entretien sur : article11.info/]

 


 

 

 

 

 

 

 

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