Lu sur : publié par roland (webmaster) – 19 février 2011
Harcèlement moral, ou soumission librement consentie ?
Auteur : SH - Source : Actuchomage
Mon premier est passible de sanctions judiciaires. Mon second fait en sorte d’y échapper.
Dans les deux cas, on se débrouille pour que les responsables ne soient pas coupables.
Dans un arrêt, la Cour de cassation vient d’estimer que l’existence d’un harcèlement moral dépend de celui qui le ressent et non de la volonté de celui qui le commet.
Soit. Mais la Chambre sociale de la plus haute juridiction de l’ordre judiciaire français ne s’arrête pas là. Selon elle, un patron ou un supérieur hiérarchique peuvent
commettre des faits de harcèlement moral sans en avoir l’intention et, peut-être, sans le savoir. Un patron risque donc de devoir payer des dommages-intérêts à son
employé pour des faits commis inconsciemment… Un «risque quasi mortel», dirait Laurence Parisot (on se demande bien pour qui) quand il s’agit d’assumer ses
responsabilités, qu’elles soient morales ou financières.
Une interprétation choquante
Il est vrai que, si l’on vous tape dessus, mieux vaut réagir. Avertir l’autre qu’il vous fait mal (au cas où il ne s’en rendrait pas compte…) et le sommer d’arrêter. Ensuite,
si votre agresseur s’obstine, il faut sévir. Il est vrai que si une victime ne porte pas plainte contre son assaillant, le délit ne peut être acté. Peut-être est-elle, tout bêtement,
consentante. Sauf que, par exemple, dans un contexte domestique, une femme qui subit sans moufter les actes de violence répétés de son compagnon continuera à se
prendre des coups jusqu’à ce que mort s’ensuive, et ce n’est qu’à cette terrible issue que le conjoint brutal sera mis sous les verrous. Après l’enterrement, il ne restera plus
qu’à qualifier l’homicide : Était-il volontaire ? Involontaire ? Accidentel ? Pour se défendre, l’accusé prétendra toujours qu’il n’a pas voulu tuer…
En ce qui concerne le harcèlement moral dans un contexte professionnel où la violence est larvée, insidieuse et peut aboutir au suicide de la victime, ce qui est dérangeant,
c’est supposer d’emblée que l’agresseur — qui prétendra toujours qu’il n’avait pas l’intention de nuire… — n’est pas nécessairement responsable de ses actes.
Ici, la «présomption d’innocence» est donc réaffirmée de manière souveraine par la Cour de cassation, quand bien même pourrait-il s’agir de «mise en danger de la vie d’autrui».
Dura lex, merde in France…
Négation de l’autre, et banalisation du mal
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