Mouvement de grève à la Sécurité sociale
Posté par communistefeigniesunblogfr le 9 février 2011
9 février 2011 – Alexandra Chaignon
Mouvement de grève à la Sécurité sociale
Salaires, effectifs et conditions de travail sont au centre de la grève que mènent les personnels de la Sécurité sociale, toutes branches confondues.
« Ça fait des années qu’il n’y a pas eu de manifestation nationale à la Sécu. » Ce constat, fait par Dominique Didier, secrétaire fédéral de la CGT des organismes sociaux, tous les syndicats le partagent, sans exception. Si pour la responsable cégétiste, le mouvement « s’inscrit dans la continuité du mouvement sur les retraites via la question du pouvoir d’achat notamment », il se « justifie aussi par les enjeux en matière de salaires, de conditions de travail et de souffrance au travail ou encore de qualité du service public », précise Alain Caillot, secrétaire national de SUD protection sociale.
« Le personnel de la Sécurité sociale subit de plein fouet la politique de restrictions budgétaires imposées par le gouvernement. Dans les différentes branches, on assiste à des suppressions d’emplois, des fusions d’organismes, des baisses de moyens, des dégradations des conditions d’accueil », énumère Dominique Didier, chiffres à l’appui : « Entre 2003 et 2009, la Sécu a perdu 9 661 emplois, dont 9 407 pour la seule assurance maladie. Et 6 000 sont annoncés pour les trois ans à venir, dont 4 000 pour la branche maladie. On est vraiment dans une situation plus que préoccupante. Pour le personnel, les conséquences sont réduction d’avancement et souffrance au travail. »
« Les réformes nous touchent de plein fouet », surenchérit Attia Abdallazar, délégué syndical CGT de l’Urssaf d’Ariège (recouvrement des cotisations), qui pointe les conséquences de la fameuse RGPP (révision générale des politiques publiques). « Ici, nous subissons la régionalisation. D’ici au 1er janvier 2012, les huit Urssaf de Midi-Pyrénées seront regroupées en une seule. Cela implique la suppression de certaines activités du fait de la mutualisation, ce qui va occasionner des bouleversements au niveau local », témoigne le militant. « On ne sait pas ce que l’on va devenir », poursuit-il, très inquiet pour les risques psychosociaux. « Aujourd’hui, on dit à des gens que, demain, ils feront un autre métier, mais sans préciser lequel. Les gens sont dans l’expectative. Je vois des salariés qui vivent cela très mal. » Attia Abdallazar s’interroge aussi sur la mission du service public.
La mobilisation s’annonçait soutenue, les salariés de province ayant prévu de venir massivement manifester leur mécontentement dans les rues de Paris et de le faire savoir à leur employeur, l’Ucanss (Union des caisses nationales de Sécurité sociale).
Lire également :
Quand la Sécurité sociale est dans la rue ! de Ludovic Delamotte ,correspondant de l’Humanité.fr
photo Ludovic Delamotte
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