Privatisation ferroviaire : voilà ce qui risque d’arriver chez nous !
Posté par communistefeigniesunblogfr le 30 janvier 2011
publié par roland (webmaster) – 30 janvier 2010
La hantise des cheminots vient de se produire en Allemagne.
Auteur : Canaille le Rouge - Source : Le blog de Canaille le Rouge
Deux compagnies privées en cause, une ligne à voie unique, un face à face, des morts des blessés.
« Les causes de l’accident sont pour l’instant inconnues », a déclaré le porte-parole pour la région Nord-Est du groupe Veolia, qui exploite la ligne HEX.
Le tronçon entre Magdebourg et Halberstadt, où a eu lieu l’accident, est une voie unique et des travaux y étaient prévus dans la nuit de samedi à dimanche. Le trafic ferroviaire y a été entièrement interrompu et des bus ont pris le relais. Le porte-parole de Veolia ignorait le nombre exact de personnes se trouvant à bord au moment de la collision. Le train de marchandises appartiendrait lui aussi à une entreprise privée. (La Presse)
Des premières informations parcellaires qui arrivent, on sait déjà que cela s’est produit sur une de ces lignes souffrant de sous-investissements aussi chroniques que dramatiques sur un réseau livré aux appétits des grands groupes lors de la réunification allemande, une ligne sur laquelle roulent de multiples opérateurs (Ici au moins 3 compagnies sont concernées).
Un transport ferroviaire organisé en fonction de la directive Européenne 91440 et de ses suites : bienfaits de la privatisation prônée par l’Union Européenne et son dogme imbécile de la concurrence libre et non faussée pour mettre fin aux monopoles publics (pas fin du branchement de l’argent public pour les monopoles privés : c’est Veolia qui est en cause). La DB publique, comme la SNCF en France, n’était pas à l’abri d’accident (souvenons-nous de Flaujac et le sous investissement en matière de sécurité et le manque de personnel sur ces lignes à voie unique qui avaient conduit à la catastrophe).
L’alibi idéologique libéral de considérer qu’une voie ferrée est comme une route nationale où chacun accède comme il le veut, du point de vue de la sécurité circulation, n’est pas tenable. Il porte structurellement ce genre de catastrophe. Surtout quand de plus formation, absence de contrôle par les IRP (Prérogatives des CHSCT), pressions sur des personnels polyvalents isolés, moins qualifiés parce que formés…, démultiplient les risques. La menace de sanctions judiciaires pour une éventuelle faute humaine qui n’est pas relevée en l’état de l’enquête : les autorités ont de suite affiché une grande prudence lors d’une conférence de presse. « Nous serions tous bien inspirés » de ne rien conclure trop vite », a lancé le ministre de l’Intérieur Holger Hövelmann. », ne remplacera jamais une bonne formation initiale et des garanties statutaires qui permettent de s’affranchir de la pression des « manageurs » : un train de container ça doit arriver où l’attend le client, sinon il y a des pénalités etc.
L’Allemagne qui a été en pointe dans la course à la privatisation ferroviaire en Europe, les nouveaux entrants qui se gavent des financements et n’entretiennent que peu conduisent à cela. C’est ce modèle qu’on veut nous faire avaler de force et que les cheminots contestent en permanence. Pourtant l’expérience anglaise devrait ouvrir les yeux de ceux qui ne les abritent pas derrières les coffres forts. Cela ne servira pas de leçons aux doctrinaires du démantèlement des services publics. C’est bien en terme de luttes sociales et politiques que la question est posée.
Au plan social, les cheminots ne sont pas les derniers à agir.
Au plan politique quel organisation ou parti propose la suppression de RFF, la réunification du système ferroviaire et toutes ses activités nationale, régionale et locale, voyageurs et marchandises avec un opérateur unique d’un système intégré de transport, la mise sous maitrise publique totale avec une réappropriation collective intégrant le statut des personnels et les droits des usagers ?
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