Pas d’Europe démocratique sans liberté d’expression, sans pluralisme des médias et de la presse.
Posté par communistefeigniesunblogfr le 9 janvier 2011
7 janvier 2011 – par Patrick Le Hyaric
LIBERTÉ POUR LA PRESSE EN EUROPE !
En prenant officiellement ses fonctions à la présidence tournante de l’Union européenne jeudi soir, le premier ministre hongrois a refusé de modifier la scélérate loi sur les médias qu’il a fait voter le 21 décembre dernier tant, a-t-il dit, que d’autres pays européens ne modifieraient pas eux-mêmes leur propre législation.
Ainsi, un président du Conseil européen peut se permettre de bafouer ostensiblement l’article 11 de la charte des droits fondamentaux sur « la liberté d’expression et d’information », ainsi que l’article 10 de la convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales relatif à : « la liberté d’expression ».
Dans cette Union européenne, prétendument avant-garde de la liberté d’expression, la Hongrie peut se permettre de fermer une radio parce qu’elle diffuse une chanson d’un groupe de rap, d’infliger des amendes si lourdes à des journaux qu’ils seraient contraints de fermer au motif « d’informations partiales ». C’est un comité politique de vérification et de censure composé de 5 personnes proches de M. Orban lui-même qui décide de ce qui est publié ou diffusé.
Mais, en conditionnant les modifications de sa loi à des changements dans les autres pays européens, M. Orban soulève une terrible contradiction existant à l’intérieur de l’Union européenne : celle qui s’aiguise entre les valeurs que prétend défendre l’Union européenne et les réalités. Il est en effet difficile au sein même du Conseil européen de demander à la Hongrie qui coprésidera cette instance de respecter la liberté d’expression et le pluralisme de la presse quand des questions similaires se posent dans d’autres pays de l’Union, notamment en Italie.
Dans de nombreux cercles européens, on fait d’ailleurs observer, à juste titre, qu’en France les présidents de radios et de télévisions publiques sont désormais nommés directement par le Président de la République, ce qui jette forcément le doute sur leur indépendance ! On pourrait élargir encore le débat. Peut-il y avoir réellement liberté et pluralisme si, comme on le prévoit dans les hautes sphères gouvernementales, toute aide publique à la presse est supprimée d’ici cinq ans ? Une telle orientation conduit à terme à un Etat ou plutôt à un pouvoir décidant de la ligne éditoriale des médias publics tandis que ne pourront survivre que les journaux, radios et télévisions privés propriété des forces liées à la grande industrie et aux forces de l’argent. Il n’y a pas d’Europe démocratique possible sans liberté d’expression, sans pluralisme des médias et de la presse.
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