La « retraite par points » encore pire que les 62 et 67 ans !
Posté par communistefeigniesunblogfr le 27 décembre 2010
Source : Le blog de Gérard Filoche - 26 décembre 2010 – Jean-Jacques Chavigné et Gérard Filoche
Le Medef la veut (et il n’est pas seul hélas) :
la « retraite par points » encore pire que les 62 et 67 ans !
Le Sénat a voté, en octobre 2010, un amendement demandant que notre système de retraite soit entièrement revu en 2013 dans l’optique d’un passage à un système de retraite par points ou un système de comptes notionnels. Cet amendement a été repris par l’Assemblée nationale et programme un recul considérable pour nos retraites. Car, loin d’être une « concession » au mouvement social, comme le gouvernement Sarkozy a eu le culot de la présenter, les retraites par points ou les comptes notionnels sont pire que les 62 et les 67 ans ! C’est une bombe à retardement que le gouvernement a camouflé dans sa loi scélérate.
Début 2010, le gouvernement n’avait pas osé…
Sarkozy, lors du vote de la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2009, avait demandé que le Conseil d’Orientation des Retraites (COR) remette, début 2010, un rapport sur les « modalités techniques de remplacement » de notre système de retraite (système par annuités) « soit par un régime par points, soit par un régime de comptes notionnels de retraite… »
Le rapport du COR concluait à la faisabilité « technique » d’un tel remplacement mais le gouvernement, après avoir hésité, avait finalement reculé devant la mobilisation sociale qu’aurait entrainée une mutation d’une telle ampleur. Imposer une telle réforme aurait, en effet, consisté à nous demander de mettre la tête dans un sac et de faire confiance à Sarkozy et à Parisot pour réformer nos retraites…Sarkozy s’était donc « contenté » de vouloir nous imposer le passage de l’âge légal de 60 à 62 ans et l’âge du taux plein de 65 à 67 ans
Disparition de tous les points de repère
Dans un système de retraites par points ou un système de comptes notionnels tous les points de repère collectifs (âge légal de la retraite, âge légal du taux plein, durée de cotisation, taux de remplacement minimum…) disparaîtraient. Le moment du départ à la retraite et le montant correspondant de la retraite seraient laissés au « libre choix » du futur retraité.
Dans un système de retraites par points, le futur retraité serait confronté au nombre de points qu’il aurait acquis et à la valeur du point eu moment de son départ en retraite. Ce système existe déjà pour les retraites complémentaires du secteur privé. Il s’est traduit, depuis 1994, par une dégradation continuelle du montant des retraites complémentaires. Pourtant, aucune mobilisation n’est venue au cours de ces 16 années s’opposer à cette régression.
Dans un système de comptes notionnels, le choix serait encore plus simple : pas de valeur du point mais un «capital virtuel » acquis au cours de la carrière et donnant droit à un montant de retraite en fonction de l’espérance de vie de sa génération.
Dans les deux cas, le « libre choix » consisterait à accepter de partir, par exemple, à 58 ans avec une retraite bien en-dessous du seuil de pauvreté, à 62 ans avec une retraite très basse ou à 65 ans avec une retraite plus conséquente. Ce « libre choix » serait, bien évidemment, limité à ceux qui auraient un travail et aurait la possibilité de le conserver.
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