Contrats aidés : moins de bénéficiaires, moins de subventions… un moyen de faire payer aux plus précaires le prix de l’austérité
Posté par communistefeigniesunblogfr le 23 décembre 2010
22 décembre 2010 – Thomas Lemahieu
Rigueur
Contrats aidés. Le gouvernement suscite un tollé
En décidant brutalement de ne pas renouveler plus 50 000 contrats aidés dans le secteur non marchand, l’État met les associations ou les institutions culturelles en difficulté.
Dans tout le pays, la baisse du nombre de contrats aidés et la réduction de la part financée par l’État suscitent une levée de boucliers des acteurs du monde associatif et culturel. Alors que le gouvernement entérine, avec la loi de finances 2011, des coupes drastiques dans les subventions allouées à ces dispositifs d’insertion pour les chômeurs et indique qu’il compte supprimer 60 000 emplois aidés dans le secteur non marchand dès l’année prochaine, la colère gronde dans bon nombre de départements.
La presse régionale regorge de témoignages de militants associatifs ou d’acteurs culturels dont l’existence est menacée à brève échéance. « On ne pourra pas continuer si on n’a pas de salariés », déplorent en chœur les représentants du secteur non marchand dans le Gard. Maire communiste de Prouvy (Nord) qui, faute d’enveloppe budgétaire, a dû mettre fin à quatre contrats aidés, Isabelle Choain envisage de « contacter ses collègues édiles afin d’organiser une mobilisation massive » dans le Valenciennois. Ailleurs encore, c’est dans le secteur de l’éducation que les inquiétudes sont vives, en particulier pour les auxiliaires de vie scolaire.
Côté syndical, la CFDT évoque une situation « dramatique pour les salariés dont le contrat ne sera pas renouvelé et pour les associations d’insertion dont la mission est mise à mal ». « La CFDT n’accepte pas, insiste-t-elle, que les populations qui rencontrent le plus de difficultés sociales et professionnelles soient de nouveau lésées par la rigueur budgétaire. L’État doit prolonger les moyens nécessaires pour permettre aux associations d’insertion de réaliser leur mission. »
Pour le gouvernement, la réduction des contrats aidés est d’abord et avant tout un moyen commode de faire payer aux plus précaires le prix de l’austérité en matière de dépenses publiques. Hier, Xavier Bertrand, ministre de l’Emploi, niait carrément le problème. « Il y a eu dans de nombreux départements une surconsommation des crédits, si bien qu’au 15 octobre, dans de nombreux départements, 95 % à 98 % de l’enveloppe avait été consommée. Les engagements pris en lois de finances n’ont pas seulement été tenus, ils ont été dépassés puisque, au final, ce sont 400 000 contrats aidés dans le secteur non marchand qui ont été mis à disposition. Pour 2011, nous aurons 340 000 contrats aidés dans le secteur non marchand (contre 400 000 en 2010 – NDLR) et 50 000 dans le secteur marchand (120 000 en 2010 – NDLR). Les contrats aidés ne s’arrêtent pas. »
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