Réforme : un mot qui tue
Posté par communistefeigniesunblogfr le 16 décembre 2010
Source : La Gauche Cactus – 8 décembre 2010 – par Jean-Luc Gonneau
GAUCHE : LES MOTS QUI TUENT
Extrait :
Mais la droite aussi a réussi de la belle ouvrage en kidnappant par exemple le mot « réforme ». Admettons cependant que c’était mal parti : partir à la réforme, c’est, pour les hommes et les chevaux, partir à la retraite, voire à l’abattoir. Du temps du service militaire obligatoire, la réforme indiquait une ou plusieurs inaptitudes au métier des armes. Malgré tout, il fut convenu durablement, à gauche, que coexistaient, durant quelques décennies, une gauche « réformiste » et une autre « révolutionnaire ». Cette dernière a changé bien de ses paradigmes, mais il existe toujours une gauche qui se revendique réformiste. Réveillez-vous, mesdames et messieurs, depuis Sarkozy, et même un peu avant, « réformer ne signifie plus progresser mais son contraire». Réformer les retraites, c’est abaisser les retraites. Réformer la fiscalité, c’est la rendre plus injuste. Réformer l’université et l’école, c’est les livrer au monde marchand. Réformer la santé publique, c’est démanteler l’hôpital public. Réformer la sécu, c’est réduire les couvertures sociales. Les gens de gauche doivent s’interdire de réformer. Réforme est devenu un mot qui tue.
Un autre exemple, plus anodin peut-être. On entend à longueur de discours que telle ou tel aspirant aux plus hautes fonctions « fera en sorte de ». Enfarinage quasiment garanti. Sorte, sort, c’est le hasard. Dire « je ferai en sorte de », c’est dire « avec un peu de bol je ferai peut-être ». Non, mesdames et messieurs, on fera ou on ne fera pas. On entend déjà les discours des François, Ségolène, Arnaud, Dominique (bientôt ?), tous « réformistes » revendiqués : « je ferai en sorte de réformer ». Voila qui promet. Nous entendons aussi les voix qui susurrent : ce sera, comme on dit au Québec, « moins pire » que Sarko. Moins pire, c’est à ça qu’on aspire ?
[Article complet sur : la-gauche-cactus.fr]
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