Avec sa disparition on a le sentiment que le rideau tombe non seulement sur une certaine idée du théâtre public et populaire, mais aussi un certain esprit de résistance. (Webthea.com)
Site national du PCF – 15 décembre 2010 – Pierre Laurent, Secrétaire national du PCF
Le PCF salue la mémoire de Gabriel Monnet

Le Parti communiste salue la mémoire de Gabriel Monnet, qui vient de nous quitter. Dès la Résistance, dans les Maquis de l’Ardèche et du Vercors, pour lesquels il écrit le chant « Les Pionniers du Vercors », il monte des spectacles. Il intègre en 1956 la direction départementale de la Jeunesse et des sports de Haute Savoie. Inspecteur national d’art dramatique, il rejoint le réseau Peuple et Culture, et entame une activité de metteur en scène qu’il ne quittera plus.
C’est en 1954 qu’il rencontre le jeune Michel Vinaver, qui écrit pour lui LES CORÉENS, et que devait reprendre Roger Planchon l’année suivante. La censure dont est victime ce spectacle, sur fond guerre de Corée, l’amène à quitter l’administration, et il rejoint Jean Dasté à la Comédie de Saint-Etienne. En 1961 il fonde la Comédie de Bourges, creuset de l’une des toutes premières Maisons de la culture de France, et dont il est nommé directeur trois ans plus tard.
Gabriel Monnet fut, avec ses pairs Jean Dasté, Jean Vilar, Hubert Gignoux, Roger Planchon, Guy Rétoré et tant d’autres, un pionnier de la première décentralisation dramatique, cette génération qui refusa d’opposer l’éducation populaire et la défense de la création, ouvrant le chemin d’une autre politique culturelle : celle qu’appelait de ses vœux le Conseil national de la Résistance. Un chemin qu’il faudrait enfin retrouver.
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Source : Théâtre du blog – 14 décembre 2010
Extrait de l’article d’Evelyne Loew : Gabriel Monnet
» Je voulais que le théâtre cessât d’être une clôture, un envers des murs,
un lieu séparé de tous les autres. «
«Je voulais que le théâtre cessât d’être une clôture, un envers des murs, un lieu séparé de tous les autres. Je le rêvais ouvert le jour comme le soir, environné de lieux également ouverts, destinés aux disciplines dont il fait son pain : littérature, arts plastiques, musique, animées par leurs spécialistes, équipé de machines nées de lui : le cinéma, la vidéo. Je rêvais d’un lieu théâtral puissant, déplié, visiblement relié à tout ce qui est susceptible d’alimenter, de relancer sa perpétuelle exploration des conduites et des langages des hommes … Je pensais, je disais que nous n’étions que les habitants d’une maison trouvée, les ouvriers d’une transition … qu’il fallait inventer d’autres maisons ouvertes de la peinture, de la littérature, de la musique, du cinéma, qu’il fallait même imaginer des « maisons sans murs », des villes de la culture, les villes elles-mêmes, comme autant de capitales structurées par la rencontre quotidienne des disciplines humaines des artistes, des savants, des travailleurs, des rêveurs, des citoyens, petits et grands …»
Texte de Gabriel Monnet cité dans le livre de Georges Patitucci, Au cœur de la ville, au cœur du temps, éditions Double-Cœur
- Lire également, sur Rue89, l’article de Jean-Pierre Thibaudat :
Gabriel Monnet : mort d’un héraut du théâtre, livre en main. Merci Gaby