Sécurité sociale : Haro sur les vignettes bleues
Posté par communistefeigniesunblogfr le 9 décembre 2010
8 décembre 2010 – Alexandra Chaignon
Haro sur les vignettes bleues
Sous couvert de limiter les dépenses de santé, le gouvernement prépare une baisse du taux de remboursement de médicaments présentant de réels intérêts thérapeutiques.
Après avoir raboté les taux de remboursement de médicaments jugés « à service médical rendu insuffisant », le gouvernement s’attaque maintenant à des médicaments plus efficaces. Il vient de transmettre à la Sécurité sociale un projet de décret qui permettrait d’abaisser encore plus que prévu le remboursement des médicaments. Selon le Ciss (Collectif interassociatif sur la santé), la Fnath (association des accidentés de la vie) et l’Unaf (Union des associations familiales), il serait question d’abaisser de 35 % à 25 % le remboursement par l’assurance maladie des médicaments « à service médical rendu modéré » et des médicaments homéopathiques.
Or, en septembre, en présentant son projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2011, le gouvernement avait évoqué une baisse de 35 % à 30 % de ces remboursements. De même pour les dispositifs médicaux (compresses, bandelettes de contrôle diabétique), le gouvernement avait annoncé une baisse du taux de 50 % à 45 %. Le décret prévoit une baisse du taux à 40 %.
« Ce devrait être au Parlement de décider collectivement ce qui est admis au remboursement et selon quel taux, pas à l’Union nationale de l’assurance maladie (Cnamts) », s’indignent les associations, qui dénoncent le déremboursement de médicaments « présentant de réels intérêts thérapeutiques ».
Ces baisses du taux de remboursement des médicaments font partie du train d’économie sur les dépenses d’assurance maladie, afin que ces dépenses ne dépassent pas une progression de 2,9 % en 2009, contre 3 % en 2010. Hier, la Cnamts a voté contre le projet de décret et dénoncé « une approche visant à générer des économies à court terme en augmentant le reste à charge des patients (…) et en transférant la charge de financement sur les organismes de protection complémentaire ». Il est vrai que, à chaque vague de déremboursement de médicaments, on constate une augmentation du taux de renoncement aux soins des populations les plus pauvres.
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.