9 novembre 2010 – Cathy Ceïbe

Mumia Abu-Jamal ne doit pas être mis à mort !
La cour fédérale de Philadelphie doit décider du sort du journaliste noir américain. Rassemblements ce soir à Paris devant l’ambassade et en province face aux consulats des États-Unis.
Sa vie ne tient plus qu’à un fil. Mumia Abu-Jamal est en danger. En danger de mort. La cour fédérale de Philadelphie (Pennsylvanie), celle-là même qui l’avait condamné à mort en 1982, se réunit aujourd’hui. Cette audience, sans doute la dernière de l’imbroglio politico-judiciaire de l’affaire Mumia, devrait, sauf rebondissement, confirmer sa condamnation à la peine capitale. La Cour suprême des États-Unis, qui traîne la triste réputation de conservatrice assassine, en a décidé ainsi. Ne laissons pas taire la Voix des sans-voix.
Depuis plus de deux décennies, l’Humanité a fait sien le combat pour la justice que mène Mumia Abu-Jamal, condamné au terme d’un procès inique pour le meurtre d’un policier blanc qu’il a toujours nié. Expertises balistiques inexistantes, absence de relevé d’empreintes, zone des faits non sécurisée, tests non effectués, témoins menacés, subornés, jurés écartés, rapports de police contradictoires… La longue liste des irrégularités du procès de Mumia rivalise avec le racisme du juge Sabo, président du tribunal à l’époque et recordman des exécutions capitales.
La figure du mouvement abolitionniste
Depuis trente ans, Mumia Abu-Jamal résiste. Physiquement et dans sa tête. « Imaginez une pièce de la taille de votre salle de bains et imaginez que vous êtes condamné à y vivre, à y manger, à y dormir, à y soulager vos besoins naturels, à y rêvasser, à y pleurer et surtout, surtout, à y attendre, écrit-il. Imaginez ce qu’est d’attendre, attendre et attendre ; attendre la mort. Moi, je n’ai pas besoin d’imaginer. Je “vis” dans cette pièce. Ça s’appelle le couloir de la mort. Moi, j’appelle ça l’enfer. »
Mumia Abu-Jamal est un prisonnier de conscience. Journaliste, ex-militant des Blacks Panthers, il dénonce les rouages d’une justice à deux vitesses. Il critique également les inégalités sociales et les discriminations fondées sur la couleur de peau, inhérentes de la société états-unienne. Aujourd’hui encore, il importune. Est-ce pour cela que le président Barack Obama est resté sourd aux interpellations de personnalités, dont plusieurs prix Nobel de la paix et de littérature, lui enjoignant d’intervenir en faveur de la révision du procès ?
[...]
Par le passé, la mobilisation internationale à contribuer à surseoir à deux reprises à l’exécution de Mumia Abu-Jamal. C’est le combat pour la vie contre la barbarie institutionnalisée.
Il a besoin de vous !
Protestez auprès de l’ambassade des Etats-Unis
Par courriel : webmaster@amb-usa.fr
Par téléphone : 01 43 12 22 22
Par courrier : 2, avenue Gabriel Péri 75382 Paris Cedex 08
Signez la lettre de pétition sollicitant l’intervention du président Obama sur le site : www.mumiabujamal.net
[Article complet sur : humanite.fr/] (photo ajoutée : manifestation du 6 novembre à Lille)
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