Les 9 duperies qui ont perdu la droite
Posté par communistefeigniesunblogfr le 27 octobre 2010
le 26 Octobre 2010 - Grégory Marin
Les 9 duperies qui ont perdu la droite
En martelant son message, la majorité pensait convaincre de la justesse et de l’inéluctabilité de sa réforme. Mais le catéchisme néolibéral ne résiste pas à l’examen des faits.
Quelle « justice sociale »?
« La réforme est juste, fondée sur la solidarité entre les générations et à l’intérieur des générations. » Présentant le projet de loi lors du Conseil des ministres du 13 juillet, le ministre du Travail, Éric Woerth, donnait la ligne. Et balayait la réalité, rappelée par les sénateurs communistes et du Parti de gauche : « 85 % du coût de la réforme est supporté par les salariés », contre 15 % pour les détenteurs des capitaux.
Une réforme inexorable
« Il n’y a pas d’autre solution que de la mettre en œuvre », selon le chef de file des députés UMP, Jean-François Copé. La majorité s’assoit sur les propositions des socialistes, et sur le projet de loi alternatif présenté par les parlementaires PCF-PG, qui prévoient d’autres pistes de financement des retraites, notamment une taxation plus importante du capital, qui assurerait un retour à l’équilibre des comptes sociaux.
Démographie oblige
« Si on vit plus longtemps, on doit travailler plus longtemps. Ce n’est pas un choix idéologique. » Nicolas Sarkozy dépoussière l’argument démographique. Mais pas un mot sur le fait que l’allongement de la durée de vie est en partie dû à l’amélioration des conditions de travail arrachées par la gauche et les syndicats. Ni sur cette statistique : l’espérance de vie en bonne santé d’un ouvrier est de… cinquante-neuf ans.
La pénibilité reconnue
Pas question de dresser de liste des « métiers pénibles ». Tout en avouant ne disposer « d’aucun moyen pour apprécier de façon rigoureuse à partir de quel seuil d’exposition la probabilité d’être malade devient une quasi-certitude », la droite remet en cause l’existence d’une médecine du travail indépendante. Éric Woerth défend ainsi l’examen au cas par cas des situations de pénibilité en plaisantant : « On pourrait dire que tous les métiers sont fatigants (…) et que lorsqu’on est éveillé c’est plus fatigant que quand on dort »…
Le dialogue social renoué
« Nous avons mené jusqu’au bout le dialogue social avec les organisations syndicales. » En septembre, avant que le mouvement national ne soit lancé, les syndicats tentaient d’obtenir une négociation, en écrivant à Nicolas Sarkozy, François Fillon, et à l’ensemble de la majorité pour leur demander « solennellement d’entendre le point de vue des organisations syndicales ». Ce week-end encore, Bernard Thibault déclarait : « S’il y a ouverture de négociations, le mouvement ralentit, voire s’arrête. » Il n’a toujours pas obtenu de réponse.
Les femmes y gagnent
« Garantir l’avenir du système de retraite français, c’est donc garantir l’avenir d’un système très protecteur pour les femmes. » La députée UMP Maryse Joissains-Masini relaye complaisamment cette « avancée » : le maintien de la retraite à taux plein à soixante-cinq ans. Sans dire qu’il ne concerne que les femmes nées entre juillet 1951 et décembre 1955, qui ont eu trois enfants et ont travaillé avant leur naissance.
Les pensions préservées
Jean-François Copé : « Il n’est pas question de jouer sur le montant des pensions. » Sait-il qu’« à durée de travail équivalente et en supposant que les trimestres nécessaires pour obtenir une retraite à taux plein aient tous été cotisés, le retraité touchera, après la réforme, une pension plus faible que celle qu’il aurait obtenue avant » ? Ce sont les Échos qui l’écrivent : à terme, pour une surcote de deux ans, un non-cadre perdra 1 881 euros par an. Pour un cadre, la perte sera de 1 587 euros.
Les jeunes manipulés
« C’est renvoyer à la jeunesse une image extrêmement négative d’elle-même que de la considérer comme dépendante », selon la sociologue Anne Muxel. Les jeunes se considèrent comme « les premières victimes » de la réforme, puisque le maintien au travail des plus âgés leur ferme les portes du marché du travail. C’est sans doute cet excès de conscience qui gêne la droite.
La vraie réforme en 2013
« Le gouvernement est obligé de reconnaître que sa réforme est une réforme de colmatage et ne répond pas à l’exigence de mettre les Français à égalité devant la retraite. » Le sénateur UMP Dominique Leclerc a donc fait voter un amendement qui prévoit l’organisation « à compter du premier semestre 2013 », d’une réflexion nationale sur une réforme « systémique » des régimes de retraite. À l’étude : la retraite par points. Les fonds qui proposent la retraite par capitalisation se frottent déjà les mains…
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