Belgique : « Coup de semonce syndical »

17 septembre 2010 – Françoise Germain-Robin

Vu de Bruxelles

Coup de semonce syndical

Par Françoise Germain-Robin, journaliste

«No pasaran ! Voilà le signal clair que nous envoyons à ceux qui veulent attaquer nos droits. » L’avertissement sonnait d’autant plus fort mercredi à Bruxelles qu’il sortait de la bouche du président du syndicat chrétien (CSC), Claude Rolin. Près de 4 000 personnes s’étaient rassemblées à l’appel du Front commun qui rassemble trois grandes centrales syndicales : socialiste (FGTB), chrétienne (CSC) et libérale (CGSLB). Principal objectif de cette manifestation : la revalorisation des pensions. « Aucun retraité ne doit toucher moins de 1 150 euros 
par mois pour une carrière complète », exige Rudy 
de Leeuw, président de la FGTB, pour qui « les pensions belges sont les plus basses d’Europe ».

L’autre but était de mobiliser pour la grande manifestation européenne du 29 septembre à Bruxelles contre l’austérité, tant il est vrai, comme l’a souligné Claude Rolin, « qu’un peu partout en Europe les gouvernements préparent des plans de rigueur et font payer la crise 
aux travailleurs et aux allocataires sociaux, surtout 
aux pensionnés ».

Dernier objectif et non le moindre, 
au moment où la Belgique se débat dans une crise 
qui menace son existence, un coup de semonce 
aux politiques. Pour les syndicats, toute idée de scission du pays est inacceptable et ne ferait qu’aggraver 
la situation. D’où l’adresse, applaudie à tout rompre, d’Anne Demelenne, secrétaire générale de la FGTB, 
aux négociateurs du futur gouvernement :

« Pas question de casser nos outils de solidarité. Qu’on se le dise au niveau politique, nous disons non au séparatisme. Quiconque tentera de casser la Sécurité sociale nous trouvera sur son chemin. »

Bart De Wever, chef des nationalistes flamands 
de la NVA et séparatiste affirmé, en conclave depuis 
le matin avec Elio Di Rupo après douze jours de rupture 
du dialogue, aura-t-il entendu le message ?