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Lettre ouverte de la Conf’ Languedoc-Roussillon au Conseil régional

Posté par communistefeigniesunblogfr le 19 août 2010

syndicat paysanagriculture paysanne

19 août 2010

Contre l’implantation d’Agrexco sur le port de Sète :

Lettre ouverte de la Conf’ Languedoc-Roussillon au conseil régional


Extrait

Par ce courrier nous voulons vous alerter sur la situation de difficulté croissante de bon nombre de paysannes et paysans languedociens et vous faire part de quelques remarques concernant un projet porté par l’Établissement public régional et largement relayé et promu dans les Conseils généraux de notre région en terme de politique agricole et portuaire.

Vous n’êtes pas sans avoir pris connaissance des statistiques d’Agreste concernant la situation des paysans français et de celle d’Eurostat pour ce qui est de l’évolution du revenu des paysans européens. Ces documents officiels transcrivent en chiffres froids la réalité économique et la détresse humaine vécues par des milliers de foyers paysans. Ils confirment une constante (diminution du nombre d’actifs agricoles) et notent pour ces dernières années une accélération de la dégradation du revenu des exploitations très clairement liée à la « libéralisation » du marché et aux dérégulations diverses.

Aux dires de la MSA près de 10 000 exploitations languedociennes sont en très grave difficulté et envisagent la cessation d’activité et les inscriptions aux guichets du RSA connaissent une courbe exponentielle (plus de 2000 chefs d’exploitation dans la région). Les prévisions pour cette fin d’année 2010 sont très pessimistes et relèvent une amplification de ces phénomènes.

Face à une situation à ce point dégradée les paysannes et paysans du Languedoc Roussillon sont en droit d’attendre des établissements publics départementaux et régionaux des prises de position et des actes forts qui viendraient soutenir leurs activités de producteurs, pérenniseraient leur présence sur tout le territoire et permettraient de renouveler les générations.

Or, si nous prenons acte de quelques annonces concernant le soutien de filières, c’est avec stupeur que nous voyons persister le projet d’accueil sur le port de Sète de la société Agrexco, hébergée par GF group et Reefer Terminal Sète, sous tutelle de l’Établissement public régional Port Sud de France, et sur ordre de la Région….

Ne vous y trompez pas. Nous ne contestons en aucune manière la nécessité d’investissements sur le port de Sète dont nous connaissons l’état. Nous connaissons aussi les situations difficiles dans lesquelles se retrouve une grande partie de la communauté portuaire, difficultés liées au désinvestissement de l’état en son temps et à la baisse d’activité induite. C’est d’ailleurs cette solidarité entre corporations qui luttent pour préserver et créer des emplois salariés et des emplois paysans qui fonde en partie ce courrier largement diffusé. 20, route de Nîmes 30190

La volonté exprimée de la société Agrexco est claire : exporter via Sète en France et en Europe des fruits, des légumes et de la viande sous diverses marques et labels dont certains « bios »…. Ses ambitions annoncées : dans un premier temps 200 000 tonnes, à court terme 500 000 tonnes…

Ces produits maraîchers et fruitiers qui seraient importés en France sont largement subventionnés en amont par Agrexco, entreprise détenue pour moitié par l’état d’Israël. Ils rentreraient directement en concurrence déloyale avec les productions languedociennes. En effet vous connaissez le mépris avec lequel sont traitées les productions méditerranéennes, fruitières et légumières dans le cadre de la Politique Agricole Commune actuelle.

Vous ne pouvez pas croire ou tenter de faire croire que des exportations largement subventionnées selon une politique délibérée de dumping vont favoriser ici le redressement des marchés et à fortiori participer à l’amélioration du revenu des producteurs.

Mesdames et Messieurs, vous n’êtes pas sans savoir que la firme Agrexco exporte une très forte proportion de produits cultivés dans les colonies sur des terres dont les paysans palestiniens ont été expulsés par la force militaire, notamment dans la vallée du Jourdain. Vous savez que le droit international condamne depuis longtemps cette politique coloniale.

Vous n’ignorez pas qu’il est absolument impossible de « tracer » les produits exportés par cette firme coloniale, ce qui est contraire aux accords commerciaux en cours, Agrexco opacifiant délibérément l’identité palestinienne.

[Article complet : confederationpaysanne.fr/]

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