Agriculture : « Lumière et misère en Lot et Garonne »

Posté par communistefeigniesunblogfr le 18 août 2010

Agriculture : 18 août 2010 – par Patrick Le Hyaric

Lumière et misère en Lot et Garonne

Ce jeudi 19 août, comme chaque année, les producteurs de fruits et légumes du Lot et Garonne viendront, à l’initiative du Modef, proposer leurs fruits aux habitants de la région parisienne. Les élus et maires communistes, les militants communistes s’y associent, proposent avec les syndicalistes des fruits dans les quartiers populaires de plusieurs dizaines de villes.

[...]

La journée de ce jeudi 19 août, en région parisienne, contribuera à échanger des informations, à aider et à faire comprendre que lorsqu’on rentre dans un grand supermarché, celui-ci fait du profit par les deux bouts. En spoliant le paysan-travailleur et en pillant le consommateur-travailleur ou privé de travail.

Quelques heures plus tard, nous nous rendons dans la ferme de Didier. Didier est un solide gaillard, plein de tendresse, producteur de lait. Il était déjà venu nous voir l’an passé. Il était très combatif. Cette fois je le trouve triste. Pas abattu, mais inquiet, triste, dans une situation d’insécurité totale sur l’avenir. Cette fois nous allons le voir sur son exploitation moderne, bien tenue. Ses deux enfants ne le quittent pas d’une semelle, fiers de leur père et de son exploitation.

Il subit la pire des violences. Il produit près d’un million de litres de lait à l’année. Le coût de revient de la tonne de lait qui se situe entre 300 et 400€ lui est payée 284€. C’est dire que chaque heure de travail le conduit à perdre de l’argent. En agriculture, on paie le capital avant de se payer soit même. On décide soi même de se surexploiter avec sa famille. Plus précisément, c’est la banque, les fournisseurs qu’il faut rembourser et qui vous exploitent, surexploitent, pillent votre travail, gâchent votre vie et vous poussent au bord de l’abime. L’an dernier il avait déjà alerté sur sa situation et celle des autres producteurs. Avec 1 million de litres de lait, Didier est un gros producteur. On pourrait croire qu’il s’en sort. Et bien, il est au bord de la faillite. Il produit 1 million de litres de lait pour nourrir d’autres hommes, femmes, enfants et il a été contraint de demander le RSA.

Oui ! Vous lisez bien, le RSA ! Mieux, il a reçu le 25 juin dernier ce papier de la « RSA – Dordogne – Lot et Garonne. A l’heure des scandales, des fortunes étalées de Mme Bettencourt et de quelques autres qui gagnent beaucoup d’argent dans la spéculation, on ne peut que serrer les poings de la révolte. Lisez plutôt : « Suite à votre demande, nous vous informons que Monsieur le Président du Conseil Général vous a ouvert un droit au Revenu de Solidarité Active à compter du 01/06/2010. Le montant mensuel de votre allocation est de 4,57€ pour la période du 01/06/2010 au 30/06/2010. Nous vous adresserons une déclaration trimestrielle RSA à compléter et à nous retourner ».

Oui, Didier cultive la terre, faire vivre la terre, nourrit des vaches, produit une matière noble indispensable à la vie, du lait, et il n’a pas de revenu de son travail et on lui propose généreusement… 4,57€ ! Voilà la réalité. Voilà comment les hommes vivent dans la France du 3ème millénaire, dans la France sarkozyste et de l’Europe ultralibérale.

Je prends le cas de Didier, mais il y en a des milliers et des milliers d’autres. Pendant ce temps les industriels du lait font semblant de palabrer pour ne pas payer le lait à son juste prix. Mais les produits issus du lait, yahourts, beurre, poudre de lait, ne baissent pas eux. Ils flambent ! Le ministre de l’agriculture regarde le temps passer et ne répond même pas à mes courriers sur le prix du lait et la Commission de Bruxelles cherche le meilleur moyen de continuer à servir les industriels par de prétendus contrats. Ils ne veulent pas entendre parler de prix garanti.

Comment peut-on accepter cela ? Ne nous résignons pas ! J’encourage les travailleurs, les consommateurs à se parler, à se comprendre, à trouver ensemble qui fait le malheur des hommes et des femmes, à les dénoncer et les faire reculer. Il faut changer tout. Tout changer. Cette journée dans le Lot et Garonne faite de lumière éclairant la misère me le confirme encore. C’est pour elles et eux qu’il faut maintenir la flamme de la révolte et celle d’une autre société de partage, de solidarité, allumée.

[Article complet : patricklehyaric.net/]

A lire également : Action pour le juste prix du lait !

 

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