Publié sur : http://ber60.over-blog.com/ – 3 août 2010
APPEL DU 7 SEPTEMBRE 2010
Résistons à la mise par terre de notre sécurité sociale. Refoulons les forces assurantielles qui ont investi le pouvoir pour rafler le mise de centaines de milliards d’euros destinés aux retraites. Mettons en place des comités populaires de défense de la sécurité sociale. Bref, entrons en résistance contre l’ennemi qui a pour nom le profit.
Après des années de travail de sape contre la plus belle conquête ouvrière de la libération, la bourgeoisie française, celle qui avait collaboré avec les nazis durant la seconde guerre mondiale, s’apprête à prendre sa revanche et à briser notre sécurité sociale solidaire mise en place en 1945 par Ambroise Croizat, ministre du travail du Général de Gaulle, communiste et syndicaliste, en application des décisions du Conseil National de la résistance.
C’est donc un appel à tous les travailleurs, quel que soient leur âge, leur sexe, leurs professions, leurs catégories, d’entrer en résistance pour empêcher que la sécurité sociale, et particulièrement la retraite et l’assurance maladie, qui les protègent depuis plus de 65 ans, ne soit rayée de la carte des droits sociaux. C’est d’autant plus nécessaire que les bataillons des assurances privées sont déjà en train de fourbir et de peaufiner un système à l’américaine permettant de tirer de gros revenus sur la santé et sur les retraites par capitalisation en laissant de côté des millions de personnes qui ne pourront plus se payer une protection sociale faite alors pour les riches et les hauts revenus.
Le ver est dans le fruit depuis les ordonnances de De Gaulle en 1967, ce ver a demeuré à l’état végétatif un certain temps, s’est développé à partir des premières restrictions de fonds comme le forfait hospitalier et les déremboursements sous les gouvernements de Mitterrand puis par les décrets Balladur de 1993 en plein été, ensuite par la réforme Juppé et celle de Bachelot concernant l’assurance maladie et la destruction d’hôpitaux publics pour les remplacer par des cliniques privées restreignant les droits aux soins comme le stipule pourtant la déclaration des droits de l’homme et du citoyen.
Des individus se sont fourvoyés dans l’acceptation de ces remises en causes et certains ont fait allégeance avec les assureurs privés. Vous les connaissez, pour certains ils ont eu des responsabilités gouvernementales : ce sont ces hommes-là que la droite utilise pour par exemple casser nos services hospitaliers publics en ce moment et certains proviennent de la mutualité française ou de la gauche réformiste. L’histoire de France nous a appris que de tout temps des renégats ont servi contre les intérêts de la population et au profit d’une minorité de privilégiés mais les résistances ont su prendre le dessus sur le malheur, sur l’injustice, les souffrances occasionnées. Si nous ne réagissons pas, le sinistre Denis Kessler, ancien vice-président du Medef, Président des sociétés d’assurances privées aura gagné son pari : exiger de Sarkozy qu’il remette en cause la plus belle conquête sociale : la sécurité sociale.
Ce personnage, en effet, au nom de sa classe, celle qui avait trahi en 1940 en s’accointant avec l’occupant, avec Vichy, veut sa revanche et mettre fin à ce compromis passé entre les gaullistes résistants et les communistes créant la sécurité sociale et d’autres conquêtes sociales. Nul doute que la pseudo réforme des retraites entraînant demain des départs pour les générations actuellement au travail se traduira par des retraites servies après 67 ans voir 70 ans. Nous en reviendrons alors à la retraite pour les morts que dénonçait la CGT en 1910. Il s’agit en fait, ni plus ni moins, de reprendre la partie de la valeur ajoutée que la bourgeoisie française a dû céder en 1945 aux salariés par la cotisation entreprise et non celle de l’employeur qui est une contre-vérité.
La valse des milliards actuellement dans les grands groupes industriels et financiers, les frasques de ceux-ci à l’exemple de l’Oréal avec l’affaire Bettancourt Woerth attestent que les capitalistes entendent récupérer cette manne des cotisations sécurité sociale pour leur profit aux risques de dégradation de la santé et du niveau de vie de la population.
La retraite est la première cible, après viendront l’assurance maladie puis les accidents du travail car le patronat n’a jamais avalé la mise en place de ce risque particulier détenu avant guerre par les sociétés d’assurances.
Il est encore temps d’empêcher la catastrophe sociale derrière la remise en cause de cette grande conquête sociale de la libération. Il faut empêcher KESSLER, WOERTH,SARKOZY,PARISOT,ROCARD,EVIN de vendre au capital ce qui a fait l’honneur de notre pays dans le monde entier; nous n’avons pas besoin d’un « nouveau Montoire » et d’une capitulation savamment préparée par ceux qui pactisent avec les assurances privées.
J’appelle tous les travailleurs, hommes et femmes, jeunes et retraités, immigrés, sans papiers à se lever contre cette capitulation voulue et recherchée par cette cinquième colonne du capital qui dans le gouvernement s’apprête à obéir aux ordres de Kessler pour en finir avec ce compromis historique et rendre la retraite, la santé aux compagnies d’assurance.
Partout dans le pays doivent se mettre en place des fronts de défense de la sécurité sociale et des retraites, chaque salarié, chaque retraité doit se mobiliser pour bouter dehors la finance et les spéculateurs de la santé et des retraites.
Le 7 septembre, sera une journée nationale de lutte pour la défense de nos retraites.
Il y va de l’avenir de notre sécurité sociale.
Tous dans la rue ce jour-là.
Bernard LAMIRAND
Ambroise Croizat
“En deux ans de temps, de 1945 à 1947, il produisit avec une équipe de syndicalistes à ses cotés une quantité de lois sociales qui firent de la France le pays le plus développé sur les réalisations sociales.
La reconnaissance des travailleurs était telle que ceux-ci l’avaient baptisé:” le ministre des travailleurs” au lieu de ministre du travail. Une appellation que jamais plus en France on ne retrouvera depuis.
Sa principale réussite fut la sécurité sociale.” (Bernard Lamirand)
Voir sur notre blog l’article :