CRA de Vincennes : un rapport accablant

Posté par communistefeigniesunblogfr le 14 juillet 2010

Accueil 13 juillet 2010 – Sarah Masson

CRA de Vincennes : un rapport accablant

CRA de Vincennes : un rapport accablant dans Politique nationale vincLe 22 juin 2008, le Centre de rétention administrative (CRA) de Vincennes brûle dans un incendie après la mort d’un Tunisien de 41 ans, Salem Souli. Après deux années d’enquête, la Commission nationale de déontologie de la sécurité rend un rapport accablant sur les circonstances des deux événements.

Deux jours avant la mort de Salem Souli, Tunisien retenu au Centre de rétention de Vincennes, le médecin du centre indiquait dans un certificat médical que son « pronostic vital immédiat était engagé ». Après plusieurs examens médicaux et psychiatriques (dont un à l’Hôtel-Dieu), une conclusion, contradictoire : son état de santé est « compatible avec le maintien en centre de rétention » mais « incompatible avec son départ du territoire français ». Les autorités ne prêtent pas attention à ces différents avis médicaux. Pourtant, précise le rapport, en plus d’un suivi psychiatrique, Salem Souli suivait un traitement médical avec prise de médicaments matin et soir (voir l’intégralité du document suir le site de France info). Le 21 juin 2008, il est retrouvé mort dans sa cellule. La thèse officielle retenue est la crise cardiaque, mais l’autopsie conclut à un problème respiratoire.

Après cette mort inexpliquée, les résidents mettent le feu à leurs matelas, détruisant les deux bâtiments du plus grand centre de rétention de France (140 places chacun). Selon le rapport, le mouvement de protestation à l’origine de l’incendie est dû à « l’absence d’information aux personnes retenues sur les circonstances de la mort de Salem Souli combinée à un sentiment de négligence et de manque d’intérêt à leur égard, de la part des policiers du centre ».

 


Vincennes : un « chaudron »

La politique du gouvernement en matière d’immigration est à l’époque critiquée par les associations de soutien aux sans-papiers qui manifestent devant le centre. Le rapport montre des conditions de séjour déplorables dans un CRA surchargé, davantage considéré par les autorités comme un « centre de gardiennage, dans lequel les étrangers placés vivent dans l’anxiété du lendemain et la hantise de l’expulsion ».

« La détresse des personnes retenues n’[a] pas été suffisamment prise en compte », analyse la Commission. Elle déplore une mauvaise gestion de l’incendie et accuse des conditions inadmissibles de transfert vers les autres centres de rétention : pas de plan d’évacuation ni de réelle organisation concernant la prise en charge des résidents. Ils n’obtiennent aucune information concernant leur destination, ne peuvent pas emmener leurs affaires et n’ont rien à manger pendant le transfert. Et pour ceux qui se rendaient à Nîmes : interdiction formelle de se rendre aux toilettes ou de boire pendant le trajet.

Enfin le rapport reprend l’analyse de la Commission nationale de contrôle des centres et locaux de rétention administrative et des zones d’attente : « Vincennes est un « chaudron » qui peut se mettre à exploser au moindre incident sous l’influence d’un meneur. » Pour « détendre l’atmosphère », le centre de Vincennes doit s’ouvrir, recommandaient les auteurs, notamment aux acteurs associatifs extérieurs. Ces derniers n’affirmeraient pas le contraire. Espérons que le message soit entendu auprès de l’administration.

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