Affaires africaines : Le domaine réservé de Claude Guéant
Posté par communistefeigniesunblogfr le 8 juillet 2010
Site national du PCF – Parti communiste français – Paris, le 7 juillet 2010.
Coopération française en Afrique :
les déclarations de Jean-Christophe Rufin sont extrêmement
inquiétantes
Les déclarations de Jean-Christophe Rufin dans une interview au journal Le Monde d’hier soir confirment les vives préoccupations quant à la politique française dite de coopération avec l’Afrique.
M. Rufin ne confirme pas seulement la permanence envahissante de réseaux parallèles « trop écoutés » et la continuité d’une « realpolitik » faisant bon marché de la transparence et des règles éthiques les plus élémentaires.
L’ancien ambassadeur au Sénégal explique le « mode de gouvernance » actuel des affaires africaines.* Elles sont tranchées par le Secrétaire général de l’Élysée en toute liberté, sans contrôle ni de l’Assemblée ni du gouvernement. Jean-Christophe Rufin se demande si le Président de la République est informé des initiatives de Claude Guéant. Le Quai d’Orsay -dit-il- est un « ministère sinistré » qui « ne pèse plus rien dans les affaires africaines »…
Ces déclarations sont très inquiétantes. Elles témoignent de la grave situation de la politique étrangère et de coopération française en Afrique. A force de continuer les pires pratiques néo-coloniales de la Françafrique, des affaires et des réseaux occultes qui vont avec, la France perd la maîtrise nationale de ses choix au profit d’une politique d’intérêts particuliers « faite par derrière et par d’autres »…
Les propos de Jean-Christophe Rufin prennent un relief particulier en cette année 2010 où l’on va marquer, en France et en Afrique, le cinquantenaire des indépendances.
Le PCF prendra des initiatives dans ce cadre, en particulier une grande rencontre à Bamako, les 24, 25 et 26 septembre prochains, avec les forces politiques et sociales de l’ensemble du continent.
Note :
* «Ces dernières années, un mode de gouvernance particulier s’est construit : les affaires africaines les plus sensibles sont tranchées par Claude Guéant, qui est un préfet et n’a pas une connaissance particulière de l’Afrique. Dans ce domaine qu’il s’est réservé, le secrétaire général de la présidence agit d’autant plus librement qu’il n’en répond ni devant l’Assemblée ni devant le gouvernement. Il dépend du seul président de la République, dont j’ignore s’il est complètement informé des initiatives de son collaborateur.»
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Yves Aubin de la Messuzière, l’ancien directeur Afrique/Moyen-Orient du Quai d’Orsay, estime que «le véritable ministre des affaires étrangères, c’est le secrétaire général de l’Élysée, Claude Guéant. De ma longue expérience au ministère des affaires étrangères, c’est la première fois que je vois un secrétaire général suivre d’aussi près tous les dossiers sensibles, marginalisant le ministre alors même qu’il y a eu autrefois des diplomates secrétaires généraux, comme Jean-François Poncet, ou Hubert Védrine, qui suivaient les affaires étrangères, mais sans s’impliquer directement, sans faire autant de déplacements» (Source : Mediapart)
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